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Les expressions françaises décortiquées

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Message par Stofa Jeu 20 Mar 2008, 15:53

[ EXPRESSION ]
« Faire la barbe (à quelqu'un) »

[ SIGNIFICATION ]
Se moquer (de quelqu'un), le narguer.
L'emporter, avoir l'avantage (sur quelqu'un).

[ ORIGINE ]
Cette expression tombée en désuétude semble dater du XVIIIe siècle.
Les avis sur son origine diffèrent.

Selon Maurice Rat, elle viendrait des pratiques du Moyen-Âge lorsque les vainqueurs avaient pour habitude de raser la barbe des vaincus pour les humilier et s'en moquer (premier sens) après avoir eu l'avantage sur eux (deuxième sens).

D'après Gaston Esnault, le premier sens, d'origine populaire, viendrait d'un geste fait avec le majeur et l'index réunis frottant le dessous du menton (la barbe) du bas vers le haut, geste comparable à celui que les gamins pouvaient faire encore récemment avec le pouce, en l'accompagnant d'un "bisque, bisque, rage !"
Esnault n'explique pas le deuxième sens dont l'existence est confirmée par l'édition de 1798 du dictionnaire de l'Académie Française.

[ COMPLEMENTS ]
À partir du XVe siècle, "faire la barbe" voulait aussi dire 'couper la tête' ou 'décapiter'.

"Faire une barbe (à quelqu'un)" voulait dire 'duper'.

Esnault indique que "faire la barbe" voulait aussi dire 'ennuyer', par rapprochement avec le sens argotique de 'raser', locution de laquelle découleraient le "tu me barbes" ou "la barbe !". Cette explication est toutefois rejetée par Cellard et Rey dans leur Dictionnaire du Français non Conventionnel.
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Message par Stofa Ven 21 Mar 2008, 16:23

[EXPRESSION] « Sur la paille »

[ SIGNIFICATION ]
Dans la misère

[ ORIGINE ]
N'est-il pas fort sympathique d'être sur la paille à batifoler dans la grange avec la fille ou le fils du fermier (selon affinités) ?
Alors pourquoi cette signification pour notre expression ?

D'abord, qu'est-ce que la paille ?
Au XIIe siècle, le mot désignait une balle (ou une botte) de blé avant, un peu plus tard, de désigner la "tige entière de céréales dépouillée de son grain". Maintenant, il s'agit plus généralement de la tige coupée de plantes diverses.

C'est depuis le XIIIe siècle que la couche de paille est le symbole de la pauvreté.
En effet, la paille est considérée comme le déchet d'une culture, comme une chose sans réelle valeur. Et dormir sur des déchets, ne pas avoir les moyens de s'offrir un vrai lit confortable et douillet, n'est-ce pas une véritable marque de pauvreté ?

Cette expression est citée par Furetière au XVIIe siècle avec le verbe 'coucher'. D'autres versions apparaîtront ensuite avec des verbes comme 'être', 'finir', 'mourir' ou 'mettre'.
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Message par Stofa Sam 22 Mar 2008, 12:30

[EXPRESSION] « Ne pas se moucher du pied (du coude) »

[ SIGNIFICATION ]
Se croire quelqu'un d'important.
Avoir de grandes prétentions.

[ ORIGINE ]
Au XVIe siècle, quelqu'un qu'on "mouchait du pied" était quelqu'un qu'on bernait facilement. Donc un niais, assimilé à une chandelle qu'on aurait pu 'moucher' (ou éteindre) sans même avoir besoin d'y mettre la main.
Le verbe 'moucher' y avait d'ailleurs aussi le sens de 'tromper' ou 'séduire avec des arguments trompeurs'.

C'est à partir du XVIIe siècle que la signification a évolué.
A cette époque, les saltimbanques (donc des gens de basse classe) pouvaient, dans la rue et grâce à leur souplesse, se contorsionner et se passer le pied sous le nez, comme s'ils se mouchaient avec.
Par comparaison, les gens de la haute ne risquaient pas de se moucher du pied.

A cette époque également, beaucoup de personnes de condition modeste avaient l'habitude de se moucher sur leur manche et quelqu'un qui se mouchait de la manche ou du coude était un malappris, aisément reperé par les taches vertes et gluantes sur son bras.
Par contre l'élite de la société utilisait un mouchoir et n'avait donc aucun besoin de se moucher du coude.

Ces deux variantes de l'expression permettaient de bien différencier la piétaille de l'aristocratie.

Cette locution, dans sa forme négative, est petit à petit devenue ironique, pour désigner des gens imbus d'eux-mêmes, prétentieux, qui affichent de grands airs ou qui tentent de se faire passer pour des personnes raffinées, aisées ou intelligentes.

[ COMPLEMENTS ]
Peut aussi se dire, en termes moins élégants : "péter plus haut que son cul".Les expressions françaises décortiquées Texte_8http://www.expressio.fr
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Message par Stofa Dim 23 Mar 2008, 11:47

[EXPRESSION] « Avoir l'esprit de l'escalier »

[ SIGNIFICATION ]
Manquer de répartie.
Ne pas pouvoir ou savoir répliquer sur le moment, mais après coup.

[ ORIGINE ]
Sauf si vous avez un sens fulgurant de la répartie, il vous est certainement arrivé de vous dire, après coup et en vous donnant tout un tas de noms d'oiseaux, que c'est telle ou telle chose que vous auriez dû rétorquer au malotru ou au brillant esprit qui vous a adressé la parole quelques minutes auparavant.
Et si c'est le genre de réflexion que vous vous faites beaucoup plus souvent que vous n'aimeriez, alors c'est que vous avez l'esprit de l'escalier.
Cela ne veut pas dire que votre esprit ne 'marche' pas, mais simplement que vous avez le cerveau lent (donc efficace uniquement les jours de grand vent...).

D'où vient donc cette appellation ?
Dans son ouvrage "Paradoxe sur le comédien" écrit entre 1773 et 1778, Diderot disait : « ...l'homme sensible comme moi, tout entier à ce qu'on lui objecte, perd la tête et ne se retrouve qu'au bas de l'escalier ».
Il voulait dire par là que si, au cours d'une conversation, on lui avait objecté quelque chose, il en perdait ses moyens et ce n'était qu'une fois sorti, arrivé en bas de l'escalier de son hôte (donc trop tard), que la réponse qu'il aurait dû faire lui venait à l'esprit.
L'escalier est ici le symbole de la déception de n'avoir pas dégainé à temps la réplique qui tue et qui met les rieurs de son côté, celle qui permet de briller en société.

Certains attribuent la paternité de cette expression à Jean-Jacques Rousseau dans ses 'Confessions'. La période est la même, mais si Rousseau déplore bien ce qu'on appelle maintenant son esprit de l'escalier, je n'ai pas trouvé d'extrait où il utilise l'expression telle quelle.

Bien sûr, on pourra objecter qu'on aurait pu aussi l'appeler "l'esprit du couloir" ou "l'esprit du portail", par exemple.
Mais il est probable que c'est la répétition de la même syllabe au début des deux substantifs qui est la cause du choix du lieu.

[ COMPLEMENTS ]
On dit aussi avoir l'esprit d'escalier.Les expressions françaises décortiquées Divers_22http://www.expressio.fr
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Message par Stofa Lun 24 Mar 2008, 12:39

[EXPRESSION] « La fleur au fusil »

[ SIGNIFICATION ]
Avec insouciance et naïveté.
Avec enthousiasme, gaieté et/ou courage

[ ORIGINE ]
La date d'apparition de cette expression ne semble pas connue avec certitude.
Mais elle sert de titre à un ouvrage de Jean Galtier-Boissière paru en 1928, initialement publié en 1917 dans une version censurée sous le titre "en rase campagne 1914".
Cet ouvrage parle de la première guerre mondiale et y décrit entre autres ces soldats qui, en 1914, partaient à la guerre avec insouciance vers ce qu'on leur avait présenté comme une promenade de santé, en étant persuadés que la chose serait de très courte durée et sans risques.
Il y écrit en effet : « Dans leur riante insouciance, la plupart de mes camarades n’avaient jamais réfléchi aux horreurs de la guerre. Ils ne voyaient la bataille qu’à travers des chromos patriotiques. […] Persuadés de l’écrasante supériorité de notre artillerie et de notre aviation, nous nous représentions naïvement la campagne comme une promenade militaire, une succession rapide de victoires faciles et éclatantes. »

On imagine bien alors ces militaires, portant le fusil en bandoulière, cueillir une fleur sur le bord de la route et en planter la tige dans le canon de cette arme qui ne servirait probablement pas.
L'insouciance de ces soldats, marchant la fleur au fusil suffit à expliquer le sens initial de l'expression.

Par extension, en oubliant le côté insouciant et en mettant l'accent sur l'enthousiasme et le courage qu'il faut pour partir aussi volontairement dans un conflit, la locution a également pris le deuxième sens plus commun aujourd'hui.

[ COMPLEMENTS ]
'Fusil' est un mot qui, sous cette forme, date du XIIIe siècle. Il a d'abord désigné une pièce d'acier avec laquelle on battait un silex pour provoquer des étincelles.
C'est à partir du XVIIe siècle que le mot a aussi servi à nommer cette pièce d'acier qui, dans les ancienne armes à feu telles le mousquet était frappée par un silex, ce qui permettait d'enflammer la poudre.
Par métonymie, c'est l'arme à feu elle-même qui est devenue un fusil.Les expressions françaises décortiquées Violence_11http://www.expressio.fr
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Message par Stofa Mar 25 Mar 2008, 12:22

[EXPRESSION] « Porter le chapeau »

[ SIGNIFICATION ]
Avoir mauvaise réputation.
Être considéré comme responsable d'une faute, coupable d'un délit.

[ ORIGINE ]
En 1669, "mettre un chapeau sur la tête (de quelqu'un)" voulait dire "médire de lui, le calomnier, nuire à sa réputation".

Même si notre expression n'est attestée qu'à partir de 1928, le lien avec la précédente est plus que probable :
- Pour le premier sens, une fois qu'on a "mis le chapeau" à quelqu'un et donc qu'il le porte, sa réputation est ternie
- Pour le deuxième sens, qui est le plus courant de nos jours, un bon moyen de nuire à la réputation de quelqu'un, n'est-il pas de l'accuser d'une faute grave (même s'il est innocent) ?

Pour renforcer la chose, on peut aussi noter qu'à l'époque de l'apparition de l'expression, les gens du peuple portaient la casquette. Celui qui portait un chapeau avait une fonction sociale élevée, donc des responsabilités.
La récupération par l'argot de cette association a probablement contribué à faire le lien entre celui qui était responsable (mais d'une faute, cette fois) et celui qui portait le chapeau.
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Message par Stofa Mer 26 Mar 2008, 12:29

[EXPRESSION] « Une peau de vache / La vache ! »

[ SIGNIFICATION ]
Une personne méchante, dure, hostile / Le méchant, sournois !

[ ORIGINE ]
La vache est un animal réputé placide, mais il lui arrive parfois de "donner un coup de pied en vache", c'est-à-dire de faire soudainement une ruade latérale d'une seule patte.
C'est ce geste, forcément très douloureux pour celui qui prend le coup de sabot par surprise, qui a aussi fait considérer l'animal comme sournois ou méchant.

Selon Gaston Esnault, ce sens de 'vache'[1] apparaît en 1880.
De là viennent nos deux expressions.

Dans la première, il y a un renforcement par la valeur péjorative que prend parfois le mot 'peau', comme dans "une vieille peau", par exemple.

[1] Il y en a d'autres comme "agent de police", "traître, délateur" ou bien "paresseux, bon à rien", ce dernier étant justement lié au comportement placide et mou de l'animal.

[ COMPLEMENTS ]
Aujourd'hui, à la place de "la vache !", on dirait plutôt "l'enfoiré !" ou un autre terme encore plus vulgaire où il est question de seaux d'eau.

Par antiphrase, "la vache !" peut aussi être une exclamation d'admiration.
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Message par Fitouri Driss Mer 26 Mar 2008, 18:54

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Message par Stofa Ven 28 Mar 2008, 07:23

[EXPRESSION] « Un (quelque chose) lambda »

[ SIGNIFICATION ]
Un (quelque chose) moyen, ordinaire, quelconque.

[ ORIGINE ]
'lambda'[1] est la onzième lettre de l'alphabet grec (Lien externe), l'équivalent du 'l' dans l'alphabet latin.
C'est au milieu du XXe siècle que cette lettre se met à désigner quelque chose de quelconque, de très moyen. Pour quelle raison ? Et pourquoi 'lambda' au lieu de 'pi', 'omega', 'psi' ou 'delta', entre autres, d'autant plus que, pour qualifier quelqu'un à l'intelligence très moyenne, on aurait plutôt dû choisir 'bêta' ?

Dans le monde scientifique, la lettre 'lambda' est utilisée pour plusieurs choses.
Ça vous fera certainement une très belle jambe si je vous dis que lambda est la constante cosmologique d'Einstein, qu'elle représente la conductivité molaire[2] d'une solution en chimie, la décroissance radioactive en physique ou, parmi encore de nombreuses autres utilisations, la conductivité thermique d'un matériau.

La seule explication proposée par des lexicographes sur le choix de cette lettre vient d'une opposition à l'utilisation de la lettre alpha. Celle-ci, la première de l'alphabet grec, désigne souvent le premier élément d'une série quelconque dans diverses sciences. C'est ainsi, par exemple, qu'on nomme la première étoile d'une constellation (Alpha du Centaure).
De même, dans le Meilleur des Mondes, d'Aldous Huxley, un Alpha est un être supérieur faisant partie de la classe dominante.

Or, par sa position dans le même alphabet, lambda est la lettre dont le nom n'est pas monosyllabique qui est placée la plus proche du milieu, donc à une position très moyenne, très quelconque, où elle ne peut pas briller, où elle est un peu noyée dans la masse, contrairement à l'alpha et à l'oméga, les première et dernière lettres.
Ce serait là l'explication de l'utilisation de cette lettre.

[1] Et non pas 'lambada' (Lien externe)

[2] Sans vouloir être trop incisif, la conductivité canine n'est jamais citée. Pourtant un chien branché sur le 220 volts est un aussi bon conducteur d'électricité qu'un humain. Allez comprendre !Les expressions françaises décortiquées Confus_77http://www.expressio.fr
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Message par Stofa Dim 30 Mar 2008, 16:23

¨[EXPRESSION] « A bonne école »

[ SIGNIFICATION ]
Dans un milieu ou avec des personnes capables de bien instruire, de bien former.

[ ORIGINE ]
Dans cette expression dont les premières variantes datent du XIIe siècle, école a le sens ancien d'exemple, d'influence, de formation morale.

"être appris de male escole" voulait dire "être mal conseillé" et "mener à dure escole", mener ou diriger durement, sévèrement.
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Message par Stofa Lun 31 Mar 2008, 18:22

¨[EXPRESSION] « Des goûts et des couleurs, on ne dispute / discute pas »

[ SIGNIFICATION ]
Chacun peut légitimement avoir ses propres goûts, opinions et méthodes.

[ ORIGINE ]
Faut-il que tout le monde se comporte comme des moutons de Panurge ?
Certainement pas ! Si c'est à cause des différences que des conflits entre personnes éclatent, c'est aussi grâce aux différences que les progrès existent, que l'Homme avance[1]. Il faut donc les cultiver et accepter que l'autre ait des goûts ou des opinions différents des siens (sinon, les longues conversations autour d'un verre seraient bien tristes).

Selon le Dictionnaire de Trévoux, cette expression existait au XVIIIe siècle sous la forme "il ne faut pas disputer des goûts" mais Larousse indique que la nôtre viendrait des scolatisques[2] du Moyen-Âge (Lien externe) et serait une traduction du latin médiéval "gustibus et coloribus non est disputandum".

Selon Rey et Chantreau, le sens actuel n'est probablement pas le même que dans la version initiale où l'apparent libéralisme de l'expression serait trompeur. Si les goûts alimentaires de chacun sont effectivement si variables qu'il n'est pas la peine de se disputer à leur propos, le goût au sens de "valeurs esthétiques" est imposé par la société et le contexte culturel, et il est donc totalement inutile d'en discuter (au point de se disputer).

[1] Une citation connue qui illustre de manière sympathique que la différence est nécessaire au progrès : « Tout le monde savait que c'était impossible à faire. Puis un jour quelqu'un est arrivé qui ne le savait pas, et il l'a fait ». Citation attribuée, selon les sources, à Mark Twain, Winston Curchill ou Marcel Pagnol..

[2] Qui n'étaient ni des pratiquants du saut à l'élastique, ni des amérindiennes très souples communément appelées des squaws élastiques !
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Message par Stofa Mar 01 Avr 2008, 06:26

¨[EXPRESSION] « Faire (quelque chose) en perruque / faire de la perruque »

[ SIGNIFICATION ]
Faire, pendant les heures de travail, une tâche personnelle avec le matériel de l'entreprise.
Travailler pour son propre compte dans son entreprise.

[ ORIGINE ]
À quoi sert généralement une perruque ? N'est-ce pas à dissimuler une calvitie ou bien ses cheveux naturels (quand on veut passer incognito, par exemple) ?
Si vous avez bien lu l'interrogation précédente, vous avez pu y localiser le verbe 'dissimuler'. J'y reviendrai un peu plus loin...

Gaston Esnault relève l'usage de cette expression à partir de 1856 chez les ouvriers des arsenaux, du bâtiment et des arts à Angers.
Il cite également une expression antérieure qui date de 1807, "être le perruquier dans l'affaire" qui voulait dire "être celui qui se fait duper" à prendre comme "être celui aux dépens de qui se fait la perruque".

Même si ce n'est pas clairement dit, on peut imaginer que cette 'perruque' est devenue un symbole de tromperie, parce qu'elle dissimule l'apparence réelle, ainsi qu'évoqué précédemment[1].
Ensuite, le lien avec le travail personnel effectué avec les ressources de l'entreprise, travail forcément dissimulé, est facile à comprendre, puisque celui qui le pratique trompe son employeur.

Il paraît aussi que, à l'époque où les perruques ne se fabriquaient qu'avec des cheveux naturels, les ouvriers coiffeurs ramassaient les cheveux coupés et les vendaient aux perruquiers (Lien externe), pour leur propre compte. Cela pourrait aussi Les expressions françaises décortiquées Surpris_36 http://www.expressio.fr
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Message par Stofa Jeu 03 Avr 2008, 14:31

[EXPRESSION) « Avoir une case en moins »

[ SIGNIFICATION ]
Être anormal.
Être fou.

[ ORIGINE ]
Qu'est-ce qu'une case ?
Bien sûr, il y celle qu'on pouvait acheter sur la page d'un million de dollars (Lien externe), celle de l'oncle Tom (Lien externe), celle en Andorre dans laquelle on fait non pas un pas mais plusieurs quand on s'y rend (Lien externe), celle d'une bande dessinée...

Mais il y a aussi celle qu'on trouve dans notre cerveau. Ou plutôt 'celles', car elles sont nombreuses, chacune ayant sa propre fonction, chacune étant dédiée à une activité bien particulière[1].
Il suffit qu'il nous en manque une pour que nous soyons considéré comme anormal, voire fou.

Bien entendu, le cerveau n'est pas divisé en un ensemble de cases parallélépipédiques aussi bien disposées les unes sur ou à coté des autres que dans un casier (si, si, je confirme). Mais il est effectivement compartimenté, chaque zone ayant un rôle précis, et c'est pourquoi certains, par plaisanterie, l'ont assimilé à un tel casier parfaitement ordonnancé dans lequel, une seule en moins suffit à faire dérailler la machine.Les expressions françaises décortiquées Pensif_2http://www.expressio.fr
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Message par Stofa Ven 04 Avr 2008, 10:38

[EXPRESSION] « Se tenir à carreau »

[ SIGNIFICATION ]
Être sur ses gardes.
Ne pas se manifester.
S'efforcer de passer inaperçu.

[ ORIGINE ]
Avez-vous déjà tiré à l'arbalète ? Probablement pas, cette arme n'étant plus trop utilisée de nos jours.
Mais autrefois il fallait impérativement disposer de 'carreaux' pour pouvoir en utiliser une, le 'carreau' étant le nom de la flèche spécifique de cette engin de mort.

Et, donc, un garde quelconque perché dans son échauguette se devait de se tenir à carreau lorsqu'il surveillait les alentours, prêt à enfiler le carreau sur son arme pour dissuader les curieux ou adversaires de s'approcher trop près du lieu gardé.
Une autre interprétation liée à ce 'carreau'-là pourrait aussi être que tout assaillant avait intérêt à se tenir à carreau en restant hors de portée de tir des arbalétriers bien cachés derrière leurs meurtrières.

Je pourrais arrêter cette explication là si les lexicographes étaient d'accord sur l'origine de notre expression. Mais ce n'est hélas pas le cas.
Et, d'ailleurs, on peut avoir des doutes sur l'explication précédente, pourtant fréquente, puisque l'expression, sous sa forme actuelle, date du début du XXe siècle et n'existe sous la forme "se garder à carreau" que depuis la deuxième moitié du siècle précédent, bien après que l'usage de l'arbalète en tant qu'arme usuelle ait été abandonné.

Il existe donc deux autres explications.

La première viendrait d'un jeu de cartes d'où est tiré le dicton "qui se garde à carreau n'est jamais capot". Autrement dit, celui-ci qui "se garde à carreau", qui surveille bien son jeu, qui est sur ses gardes, ne perd jamais. Bien sûr, on peut aussi se garder aux trois autres couleurs, mais c'est la consonance qui a fait naître ce proverbe duquel aurait été extrait l'ancienne forme de l'expression dans laquelle le verbe est maintenant remplacé par "se tenir".

La seconde viendrait de l'argot où, selon Jacques Arnal dans son "Argot de police", le 'carreau' désigne le domicile, tout comme la 'carrée' ou la 'carre' est la chambre.
Sachant qu'il existe "se tenir à carre" pour dire "rester caché dans sa chambre", donc ne pas se manifester, chercher à passer inaperçu, on peut supposer que cette dernière expression, par convergence avec le dicton, aurait servi de base à notre locution.

Ce lien avec l'argot est encore renforcé par Gaston Esnault qui signale qu'un des sens de "se carrer", datant du milieu du XIXe siècle, était "se mettre à l'abri, en sûreté".
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Message par Stofa Sam 05 Avr 2008, 20:37

[EXPRESSION] « Mettre le feu aux poudres »

[ SIGNIFICATION ]
Déclencher des réactions violentes ou des sentiments violents.
Aggraver une situation.

[ ORIGINE ]
Le sens de cette expression est très concret : si on allume la mèche destinée à faire exploser la poudre, on va effectivement provoquer une explosion.

Au XVIe siècle, on disait "mettre le feu aux étouppes" (puis étoupes) pour "déclencher la colère" ou "déclencher une passion amoureuse".
C'est dès le XVIIe siècle que la poudre a commencé à remplacer l'étoupe.

Mais au XVIIIe, l'expression d'origine avait aussi une connotation érotique car le feu symbolisait l'ardeur amoureuse et l'étoupe était, comme dans la marine , ce qui servait à boucher un trou. http://www.expressio.fr
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Message par Invité Sam 05 Avr 2008, 21:26

Accorder ses violons : se mettre d’accord

Origine :
Au XIXe siècle, un "accordeur de flûtes" était en argot un juge de paix. On trouvait également des expressions telles que "accorder ses vielles" ou "accorder les flûtes" qui avaient le même sens qu’accorder ses violons, c'est-à-dire se mettre d'accord.
----------------------------------------------------------------------

Avoir quelqu’un dans le nez : ne pas supporter quelqu’un

Origine :
Cette expression utilise le champ sémantique du nez pour signifier que l'on ne peut pas supporter une personne. On peut en effet citer des expressions telles que "je ne peux pas le sentir" ou encore "je ne peux pas le piffer". Dans cette dernière, le verbe "piffer" provient du nom "pif" qui désigne le nez. Il semblerait que comme dans bon nombre d'expressions françaises, les cavités du corps humain symbolisent le mépris. On trouve en particulier beaucoup de locutions faisant référence à l'anus et dont le sens est souvent péjoratif et méprisant. Avoir quelqu’un dans le nez signifie que l'on n'aime pas cette personne. elephant

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Message par Invité Sam 05 Avr 2008, 21:40

Avoir une dent contre quelqu’un : en vouloir à quelqu’un

Origine :
Au XIVe siècle, on disait "avoir les dents sur quelqu'un". Le sens de l'expression était le même. En effet, les dents sont un symbole d'agressivité, certainement lié à la notion de morsure que l'on y rattache naturellement. Avoir une dent contre quelqu’un, C'est lui être rancunier de quelque chose
---------------------------------------------------------------------
Etre comme chien et chat : ne pas s’entendre

Origine :dans la croyance populaire, les chiens et les chats sont des animaux qui ne peuvent se supporter les uns les autres. Et cette conviction ne date pas d'hier. On disait en effet dès le XVIe siècle "être amis comme le chien et le chat". La forme actuelle etre comme chien et chat, date du XVIIe siècle et signifie que deux personnes ne peuvent s'entendre. elephant

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Message par Invité Sam 05 Avr 2008, 21:48

Etre comme les deux doigts de la main : etre inséparables

Origine :cette expression plutôt ancienne trouve une variante plus moderne : "être comme les doigts de la main". Elle s'utilise en parlant de deux personnes, et signifie que celles-ci sont très amies, voire inséparables.

---------------------------------------------------------------
Etre un bouc émissaire : etre la personne qui se voit attribuer tous les torts.
Origine :dans la Bible, on peut lire que le prêtre d’Israël posait ses deux mains sur la tête d’un bouc. De cette manière, on pensait que tous les pêchés commis par les juifs étaient transmis à l’animal. Celui-ci était ensuite chassé dans le désert pour servir d’émissaire et y perdre tous les pêchés.
La traduction actuelle de cette expression date du XVIIe siècle.

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Message par Stofa Dim 06 Avr 2008, 15:09

[EXPRESSION] « La gueule enfarinée »

[ SIGNIFICATION ]
En montrant une confiance naïve d'obtenir à coup sûr ce qu'on est venu chercher ou un avantage.

Actuellement, s'emploie aussi pour dire "mal réveillé" ou "n'ayant pas les yeux en face des trous".

[ ORIGINE ]
Dans son sens premier, on voit bien un clown arriver avec sa gueule enfarinée et son air naïf, sûr d'obtenir ce qu'il est venu chercher auprès de son inévitable compère (et tous les deux obtiendront au moins ce qu'ils sont réellement venus chercher, le rire des enfants).

Cette expression nous vient encore de cet affable (à fables ?) et fabuleux fabuliste qu'était Jean de la Fontaine.
Dans 'Le chat et un vieux rat', un chat use de stratagèmes divers pour attraper les souris peu méfiantes (autrement plus efficaces que ceux du Coyote pour attraper Bip-Bip !).
Le dernier d'entre eux est de se fariner le corps et la tête et de se poser sans bouger dans une huche à pain pour y attirer les rongeurs avides de cette masse enfarinée certainement bonne à manger comme du bon pain.
Mais le chat, trop confiant dans sa réussite, n'avait pas pensé que le vieux rat expérimenté ne s'y laisserait pas prendre ('la méfiance est mère de la sûreté').
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Message par Stofa Lun 07 Avr 2008, 17:29

[ EXPRESSION ]
« À cheval donné on ne regarde pas la bride / la bouche / les dents »

[ SIGNIFICATION ]
Il faut toujours être content d'un cadeau reçu.
On ne doit pas critiquer un cadeau, quand bien même aurait-il un défaut

[ ORIGINE ]
Si la date d'apparition de cette locution proverbiale n'est pas connue avec précision, elle remonte à loin, puisqu'en latin médiéval, on disait déjà la même chose sous la forme "non oportet equi dentes inspicere donati".

À cette époque, le cheval, principal moyen de locomotion, avait une importance autrement plus grande qu'aujourd'hui où il a été remplacé par le cheval-vapeur et le cheval fiscal.
Celui qui se faisait offrir un cheval et qui avait du savoir-vivre devait en remercier chaleureusement le donateur, sans se préoccuper de savoir si la bride de l'animal était en mauvais état ou sa dentition laissait à désirer.

Aujourd'hui encore, il n'est pas vraiment sympathique, vis-à-vis de celui qui vous offre un cadeau, d'en regarder les détails, d'en critiquer les éventuels défauts ou de dire qu'il ne vous plaît pas ; même si c'est hypocrite et même si l'hypocrisie est un vilain défaut.

De nos jours on pourrait remplacer cette locution par "à lapin rose donné on ne regarde pas les piles" ou bien "à console de jeu donnée on ne regarde pas les manettes", par exemple.
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Message par Stofa Mar 08 Avr 2008, 08:07

[EXPRESSION] « Avoir bon pied bon oeil »

[ SIGNIFICATION ]
Avoir l'air alerte, vif, vigoureux, en bonne santé

[ ORIGINE ]
Point n'est besoin d'être grand clerc pour comprendre l'origine de cette expression qui nous vient du XVIIe siècle et qu'on applique plus généralement à une personne âgée.

Avoir "bon pied", c'est à la fois être stable en position debout et pouvoir marcher rapidement.
Avoir "bon oeil", c'est avoir une très bonne vue.
Celui qui combine les deux est donc assurément en bonne santé.

Mais si le sens d'aujourd'hui paraît clair, on peut noter que le Dictionnaire de l'Académie de 1694 indiquait :
« On dit au figuré "bon pied bon oeil" pour avertir un homme de prendre garde à lui. Et, que "il faut avoir bon pied bon oeil avec quelqu'un", pour dire, que "il faut être extrêmement alerte pour s'empêcher d'en être surpris". »
Autrement dit, si la notion d'une personne alerte était déjà bien présente, c'était plus pour favoriser la vigilance et la capacité à échapper aux mauvais coups.
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Message par Invité Mar 08 Avr 2008, 22:13

EXPRESSION : "Etre un canard boiteux"

SIGNIFICATION : etre celui dont on a honte

ORIGINE : Jusqu'au XIIIe siècle, le mot "canard" ne désignait pas l'animal mais était un surnom péjoratif que l'on donnait aux individus trop bavards pour se moquer d'eux. L'animal, lui, portait le nom d'"ane", issu du latin "anas". Cependant le "canard" a depuis cette époque gardé une connotation négative. Ainsi, un "canard boiteux" est un individu qui ne fait pas comme les autres, qui est différent et qui est bien souvent mis de côté. Cette expression rappelle également le conte d'Andersen "Le vilain petit canard", où le petit cygne est rejeté par tous ses compagnons canards. Le "canard boiteux" est un individu dont un groupe a honte et qu'il cherche à isoler.

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Message par Stofa Mer 09 Avr 2008, 08:17

A la Saint-Glinglin

Dans très longtemps, à une date indéterminée, probablement même jamais



L'expression date de 1897.

Vous ne trouverez pas Glinglin sur votre calendrier des fêtes à souhaiter, et fort heureusement, car certains parents en mal d'inspiration pourraient affubler bébé de ce nom et les bancs de l'école accueilleraient leur lot de petits Glinglin !

En effet, Glinglin n'est en fait pas le nom d'un homme, ni plus celui d'un Saint.
Pourtant, dans les croyances populaires, et justement parce que nous n'avons pas, dans notre grande majorité, été renseignés sur l'origine de l'expression, elle a fait naître dans l'imaginaire un personnage, permettant ainsi à des variantes très amusantes de voir le jour : on peut ainsi entendre des "A la Saint Saucisson", "A la Saint Ripolin", ou, mieux encore, "A la Saint-trou-du-cul"... tout à fait explicite par ailleurs !

Saint est en fait une altération de seing, qui est un signal, signature ou marque de croix apposé sur un document pour en attester le contenu. Lui-même issu du latin signum (signal), il désignait en ancien français la sonnerie d'une cloche (signal bien particulier), puis a désigné la cloche elle-même.

Glinglin, quant à lui, est probablement un terme issu de dialectes provenant de la région de Metz : les verbes glinguer et ginglier, qui signifient sonner, résonner, eux-même apparentés au verbe allemand klingen : sonner.

Ainsi donc, si on voulait simplifier l'expression, pourrait-on dire "à la sonnerie des cloches" ou "quand les cloches sonneront"... mais les cloches sonnant tout de même régulièrement, cela n'aurait, avouons-le, pas le même impact !

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Message par Stofa Jeu 10 Avr 2008, 09:16

[EXPRESSION] « Un peu, mon neveu ! / Je veux, mon neveu ! »

[ SIGNIFICATION ]
Naturellement !
Ça va de soi !

[ ORIGINE ]
Voilà une des expressions d'une longue série comme "cool, Raoul !", "à l'aise, Blaise" ou "relax, Max !" ; elles sont courtes et comportent une rime intérieure.

Ici, le 'neveu' n'est présent en appui de ce qui précède que parce qu'il rime avec.
Selon Pierre Enckell, cette expression serait apparue en 1824 sous sa première forme avec "un peu !" qui est une version courte de "pas qu'un peu !" litote pour dire 'complètement'.

"Je veux !", qui est une forme d'acquiescement renforcé, est apparu chez Raymond Queneau en 1942 et il a fini par se substituer à "un peu" dans l'expression.http://www.expressio.fr
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Message par Stofa Ven 11 Avr 2008, 11:14

[EXPRESSION] « On ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs »

[ SIGNIFICATION ]
On n'obtient rien sans faire un minimum de sacrifices, sans prendre quelques risques inévitables.


[ ORIGINE ]
Voilà une locution proverbiale un tantinet pessimiste.
Elle veut nous faire croire que, pour réussir à obtenir quelque chose, il faut obligatoirement qu'il y ait des dommages collatéraux, pour reprendre un terme à la mode, ou bien qu'il faut obligatoirement faire des sacrifices ou consentir à abandonner des choses (argent, avantage...).

Certes l'exemple donné par l'expression correspond parfaitement à ce schéma (que celui qui a déjà réussi à faire une omelette sans avoir préalablement cassé de pauvres oeufs innocents et sans défense me jette le premier oeuf pourri !), mais faut-il obligatoirement généraliser ?

Cette locution, citée par Balzac, est apparue au milieu du XIXe siècle.Les expressions françaises décortiquées Appetit_13

On peut noter que, heureusement, si on ne peut pas faire d'omelette sans casser des oeufs, on peut casser des oeufs sans faire d'omelette. C'est ce qu'on appelle soit le libre arbitre, soit le besoin de faire une mayonnaise.

[ COMPLEMENTS ]Les expressions françaises décortiquées Appetit_13
Au XVIIIe siècle, la locution "faire une omelette" voulait dire "casser des choses fragiles".
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Message par Stofa Sam 12 Avr 2008, 09:10

[EXPRESSION] « Apporter des oranges (à quelqu'un) »

[ SIGNIFICATION ]
Aller visiter (quelqu'un) en prison ou à l'hôpital.

[ ORIGINE ]
Pourquoi des oranges sont-elles le cadeau type dans ce genre de circonstances plutôt que les madeleines, les bêtises de Cambrai ou la tarte au citron meringuée ?

L'histoire commence à cause du sénateur Béranger, qui, à fin du XIXe siècle, fut surnommé le "Père-la-pudeur", roi de la censure et obsédé par la bonne moralité de ses concitoyens (il était un farouche opposant à l'émancipation des femmes et à leur droit au plaisir).
Mais il ne faut pas pour autant être complètement négatif sur ce monsieur : c'est aussi lui qui a fait instituer le sursis assorti aux peines des délinquants primaires non dangereux, leur donnant ainsi une possibilité de se racheter.

Mais encore une fois, pourquoi des oranges ?
Cela remonte à 1892 où, sur dénonciation de ce sénateur trop moraliste, quatre jeunes demoiselles, dont Marie-Florentine Roger, dite Sarah Brown, furent jugées car elles étaient accusées de s'être montrées presque nues dans les rues pendant le défilé du bal des Quat'zarts (élèves de l'école des Beaux-Arts à Paris, à ne pas confondre avec les 'Gadzarts', ingénieurs issus des Arts et Métiers).
L'affaire fit grand bruit à l'époque et, en attendant que le verdict tombe, le poète Raoul Ponchon (Lien externe) composa ces deux vers :

"O! Sarah Brown! Si l'on t'emprisonne, pauvre ange,
Le dimanche, j'irai t'apporter des oranges."

C'est donc simplement parce que 'orange' rime avec 'ange' et que c'est un cadeau plus sympathique que des losanges, des phalanges, des mésanges ou des rechanges, qu'on amène maintenant ces fruits aux prisonniers et aux malades.

[ COMPLEMENTS ]
Finalement, ce jour là, Raoul avait été bien inspiré.
Imaginez un peu les conséquences s'il avait plutôt écrit :
"O! Sarah Brown! Si l'on t'emprisonne, pauvre anodine,
Le dimanche, j'irai t'apporter du tian d'aubergine (Lien externe)."

C'est le même Raoul Ponchon qui, dans un grand moment d'inspiration, avait écrit : "Quand mon verre est vide, je le plains. Quand mon verre est plein, je le vide".
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Message par Stofa Dim 13 Avr 2008, 09:08

[EXPRESSION] « La montagne accouche d'une souris »

[ SIGNIFICATION ]
Par rapport aux attentes ou à l'ambition d'un projet, le résultat est extrêmement décevant.

[ ORIGINE ]
Cette expression peut s'utiliser lorsqu'un gouvernement quelconque, qu'il soit de gauche ou de droite, promet des réformes d'envergure destinées à redresser l'économie du pays ou une institution quelconque, et ne produit que des réformettes, ou bien lorsqu'un rapport ou un livre censé faire des révélations explosives ne s'avère être qu'un pétard mouillé.

L'image de cet accouchement très disproportionné (une montagne n'accouche t'elle pas dans la fureur de lave et de cendres ?) semble très ancienne puisque Horace la cite déjà sous une forme légèrement différente, mais c'est encore une fois Jean de la Fontaine qui l'a popularisée dans la "montagne qui accouche" (Lien externe) avant qu'elle soit également utilisée par des auteurs comme Boileau ou Mme de Sévigné.
La fable se moque d'un poète qui annonce un sujet ronflant et qui ne produit qu'une oeuvre très médiocre.

[ COMPLEMENTS ]
La portée de l'expression dépasse largement la simple littérature. Elle s'applique maintenant à presque tous les domaines.
Exemple : quand, dans un restaurant, le menu vous annonce "Emincé de suprême de porc sur son lit de verdure" et qu'on vous amène une vulgaire et fine tranche de pâté industriel accompagnée d'une feuille de salade flétrie (expérience vécue, malheureusement).
http://www.expressio.fr ...Et pour terminer voici un poème de Jean de La Fontaine La Montagne qui accouche
Une Montagne en mal d'enfant
Jetait une clameur si haute,
Que chacun au bruit accourant
Crut qu'elle accoucherait, sans faute,
D'une Cité plus grosse que Paris :
Elle accoucha d'une Souris.

Quand je songe à cette Fable
Dont le récit est menteur
Et le sens est véritable,
Je me figure un Auteur
Qui dit : Je chanterai la guerre
Que firent les Titans au Maître du tonnerre.
C'est promettre beaucoup : mais qu'en sort-il souvent ?
Du vent.
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Message par Stofa Mar 15 Avr 2008, 08:32

[ EXPRESSION ]
« Avoir le cafard »

[ SIGNIFICATION ]
Avoir des idées noires, être déprimé.

[ ORIGINE ]
Le mot cafard a quatre sens en français.

Le premier est oublié. Au XVIe siècle, il désignait une personne non ou peu croyante qui faisait croire qu'elle l'était profondément. Un bigot, un faux dévot ou un fourbe, donc.
Ce mot viendrait de l'arabe 'kafir' qui voulait dire 'mécréant, renégat'.

Il désigne aussi une personne qui dénonce les autres (qui 'cafarde'), sens qui vient probablement du précédent, par allusion à la personne qui a un comportement hypocrite ou fourbe.

Ensuite, il y a ce sympathique petit insecte marron ou noir qui s'agite avec de nombreux congénères dans les recoins sans lumières.
Là encore, le nom vient peut-être du premier sens de cafard, par comparaison au bigot vêtu de sombre et qui fait les choses en cachette.

Quant au cafard de notre expression, il semble que ce soit Charles Baudelaire qui l'ait introduit dans "Les Fleurs du Mal" en 1857. Tout comme il a popularisé le mot anglais 'spleen' avec le même sens de tristesse, de mélancolie.

Parlant du Démon :
« Parfois il prend, sachant mon grand amour de l'Art,
La forme de la plus séduisante des femmes,
Et, sous de spécieux prétextes de cafard,
Accoutume ma lèvre à des philtres infâmes. »

Maurice Rat, qui n'avait pas dû bien lire Baudelaire, place l'origine de cette expression plus tard, entre 1875 et 1900 dans les troupes d'Afrique et plus particulièrement dans la Légion Étrangère.
Peut-être est-ce parce qu'elle a été répandue là-bas par un légionnaire poète qui lisait les Fleurs du Mâle ? A moins que cela ne vienne du fait que, quand il y en a, les cafards sont légion et qu'ils grouillent comme les idées noires le font dans la tête.

[ COMPLEMENTS ]
Il est intéressant de savoir comment les idées noires peuvent virer au bleu ("avoir le blues") pour signifier la même chose !
Le 'blues', cette musique d'origine afro-américaine porteuse de tristesse ou de nostalgie vient des chants des esclaves. Son nom viendrait d'une contraction de "to have the blue devils" ("avoir les diables bleus") qui voulait dire... "avoir le cafard".
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Message par Stofa Mer 16 Avr 2008, 08:39

[ EXPRESSION ]
« Peigner la girafe »

[ SIGNIFICATION ]
Faire un travail inutile et très long, ne rien faire d'efficace.

[ ORIGINE ]
L'origine de cette expression n'est pas vraiment certaine.

Il existe bien une anecdote à propos d'un gardien du Jardin des Plantes (Lien externe) où arriva la fameuse première girafe en 1827, gardien qui, alors qu'il était accusé d'inactivité chronique, aurait répondu : "Je peignais la girafe", mais elle aurait été inventée a posteriori.

On peut toutefois, sans grand risque de tomber, se pencher du côté des pratiques masturbatoires pour expliquer cette locution.

En effet, le long cou d'une girafe peut aisément (pour les dames qui rêvent un peu) être assimilé à un sexe en érection.
Et si l'on se réfère à Boris Vian dans "Vercoquin et le plancton", on constate qu'il y écrit, avec une allusion explicite à la masturbation : « J'ai tellement peigné ma girafe qu'elle en est morte ».
Outre peigner la girafe pour désigner ce genre d'activité, on trouve aussi se "polir la colonne" ou "s'astiquer le jonc", toutes locutions contenant des verbes liés au nettoyage.

Mais comment expliquer alors que, de la masturbation, on passe à l'inefficacité, voire à la fainéantise sous-jacente ?
Si je vous traite de branleur, vous comprendrez tout de suite (non, ne frappez pas, c'est juste pour expliquer) ! Un branleur, c'est quelqu'un qui se masturbe, mais c'est aussi quelqu'un qui traîne, qui ne fait rien.
On constate effectivement qu'il y a une assimilation très fréquente entre celui qui pratique l'onanisme à tout va et celui qui n'a aucune occupation utile, celui qui pratique l'oisiveté avec ardeur.
Pour confirmer cette relation sémantique, il suffit de se pencher sur le terme "peigne-zizi", très proche de notre expression, et qui, depuis longtemps dans le parler franc-comtois (mais peut-être ailleurs aussi), désigne un individu sur lequel on ne peut pas compter.

Donc si, à l'origine, celui qui peignait la girafe, c'était celui qui se masturbait, par glissement sémantique habituel, c'est devenu celui qui ne fait rien d'utile, qui glande, qui traîne, qui n'en fout pas une rame.

[ COMPLEMENTS ]
Attention : il ne faut pas ici confondre 'peigner' et 'peindre', comme le font certains. On n'a jamais vu quelqu'un se promener avec un seau de peinture beige à taches marrons et tenter d'en appliquer sur cet animal...

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Message par Stofa Jeu 17 Avr 2008, 08:30

[ EXPRESSION ]
« Un travail (d')arabe »

[ SIGNIFICATION ]
Un travail bâclé, mal fait, exécuté négligemment.
Un travail à refaire.

[ ORIGINE ]
Il fut un temps où le "travail arabe" était représentatif de qualité et de beauté (l'Alhambra de Grenade en Espagne Lien externe, contruit entre le XIIIe et le XVe siècle, en est un bel exemple, parmi de nombreux autres).
Et puis la colonisation de l'Afrique du Nord et le racisme anti-Arabes de l'époque est passé par là. Ce racisme, parfois même pas réellement perçu[1] a participé à la dévalorisation de toute une culture.

Daniel Lefeuvre, dans "Chère Algérie" écrit : "Les évaluations de la main-d’oeuvre par le patronat et l’encadrement placent régulièrement au dernier rang les Algériens quant à la compétence, l’assiduité et la discipline".
Avec de tels jugements, il n'en fallait pas plus pour que le travail effectué par un Arabe soit, par généralisation, considéré d'office comme bâclé.

Pour la petite histoire, on peut noter qu'au moins dans l'est de l'Algérie, l'expression "khadmett aârab" (orthographe 'française' incertaine) désigne... un travail arabe et est tout aussi péjorative que notre expression.

[1] Jean Pélégri, un écrivain pied-noir disait : "nous avons appris à regarder l’Algérien à partir du moment où il s’est révolté. Jusque-là, on se voyait tous les jours, mais il était une ombre qui se promenait dans le paysage".
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Message par Invité Jeu 17 Avr 2008, 22:38

Se mettre quelqu'un à dos


Signification : se faire un ennemi.

Origine : Dire que l'on a quelqu'un à dos signifie que la personne est derrière nous. C'est à cela que se réfère l'expression "se mettre quelqu'un à dos", où il faut y voir une personne qui ne "va pas dans le même sens que nous" en terme d'opinions par exemple.
Ainsi, il s'agit de rendre quelqu'un hostile envers nous-même et donc, de se faire un ennemi.

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Message par Invité Jeu 17 Avr 2008, 22:41

Expression : "Sortir par les yeux"


Signification : Ne plus pouvoir être supporté par quelqu'un.

Origine : Cette expression du XIXe siècle utilise l'image de l'écoeurement qui irait jusqu'à la nausée. Ici, le vomissement est visuel, et dire qu'une personne "nous sort par les yeux" signifie qu'on ne la supporte plus, au point de ne même plus pouvoir la voir. cherry

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Message par Invité Jeu 17 Avr 2008, 22:45

Expression : "Taper sur les nerfs"


Signification : Énerver



Origine : Les nerfs sont les premiers à souffrir d'une grande fatigue et à en faire sentir les effets. "Taper sur les nerfs" de quelqu'un signifie que l'on "fatigue" une personne, qu'on l'irrite profondément, ce qui a pour conséquence de l'énerver. cherry

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Message par Invité Jeu 17 Avr 2008, 22:47

Expression : "Tourner la page"


Signification : Passer au-delà d'un épisode douloureux de sa vie ou d'une mésentente.


Origine : "Tourner la page", c'est oublier un épisode douloureux de sa vie, ou passer outre un malentendu. On peut tout simplement s'imaginer lire un livre et en oublier les mauvais passages. "Tourner la page", c'est tout bonnement "passer à autre chose", "pardonner". cherry

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Message par Stofa Ven 18 Avr 2008, 09:43

[ EXPRESSION ]
« La bouteille à l'encre »

[ SIGNIFICATION ]
Situation embrouillée, peu claire.
Problème insoluble.

[ ORIGINE ]
A la fin du XVIIIe siècle, la forme initiale était "clair comme la bouteille à l'encre".

Ceux qui ont eu le plaisir (car c'était une tâche affectée aux plus méritants) de remplir les encriers placés sur les bureaux des écoliers d'autrefois Les expressions françaises décortiquées Pensif_25 , savent qu'une bouteille d'encre, même vide, garde une opacité certaine, à cause du dépôt qui se fait sur les parois.

C'est la comparaison de ce caractère opaque avec une situation manquant de clarté ou incompréhensible qui a provoqué la naissance de cette expression.Les expressions françaises décortiquées Pensif_27
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Message par Stofa Sam 19 Avr 2008, 08:27

[ EXPRESSION ]
« Passer sous les fourches caudines »

[ SIGNIFICATION ]
Lorsqu'on est vaincu, être contraint d'accepter des conditions humiliantes ou ruineuses.

Plus généralement :
Subir une cuisante humiliation.

[ ORIGINE ]
Cette expression fait allusion à l'armée romaine qui, en 321 avant J.C, fut cernée dans un défilé appelé les Fourches Caudines ou Furcae Caudinae l'armée samnite dont le chef obligea les soldats romains à passer, courbés et les mains liées dans le dos, sous un joug formé de fourches et lances dressées par le vainqueur.
http://www.expressio.fr Les expressions françaises décortiquées Texte_9
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Message par Stofa Dim 20 Avr 2008, 18:46

[ EXPRESSION ]
« A la queue leu leu »

[ SIGNIFICATION ]
En file indienne, l'un derrière l'autre.

[ ORIGINE ]
Après le XIe siècle, en ancien français, la syntaxe était très différente de celle d'aujourd'hui.
On pouvait s'y passer d'article, écrire un complément de nom sans préposition ou rejeter le verbe en fin de proposition.

Ainsi le nom du village de Bourg-la-Reine n'avait rien à voir avec les frasques sexuelles du roi, comme aurait dit Coluche, mais signifiait simplement "(le) bourg (de) la reine" http://www.expressio.fr .

"à la queue leu leu" était un raccourci de "à la queue (du) leu (le) leu" ou, en moins compact encore, "c'est à la queue d'un leu qu'on trouve un autre leu".
Quand on sait que :

* leu est l'ancien nom du loup,
* que les petites bandes de loups avaient pour habitude, paraît-il, de se déplacer les uns derrière les autres, donc chaque loup derrière la queue du congénère qui le précédait,
* et que le loup comme le renard était très présent dans l'imaginaire des gens de l'époque,

on comprend que cette expression soit apparue pour désigner une file indienne, bien avant que l'Amérique et les indiens soient découverts.
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Message par Stofa Lun 21 Avr 2008, 08:48

[EXPRESSION] « A la mode de Bretagne »

[ SIGNIFICATION ]
Désigne des parents éloignés à qui on donne des noms de proches parents (cousin, tante...).
Par extension, marque une relation lointaine entre deux choses.

[ ORIGINE ]
Nous ne parlerons pas aujourd'hui du plantage des choux à la mode de Bretagne (Lien externe). Ni de la mode vestimentaire bretonne, bien plus orientée vers l'imperméable que vers le débardeur[1].

Mais revenons à nos moutons qu'on plante pourtant moins facilement que des choux, mais bien plus que des Bretons.

Cette appellation viendrait de l'habitude des étranges habitants de cette contrée reculée de l'ouest de la France d'affubler un parent éloigné ou même un très bon ami d'un nom de parent proche, à commencer par celui de cousin, le plus répandu.
Elle serait due aux relations étroites que maintenaient les membres des familles en Bretagne, y compris entre parents éloignés.

Certaines sources indiquent que cette appellation se limiterait aux cousins germains. Ainsi, un oncle à la mode de Bretagne serait un cousin germain du père ou de la mère, tandis qu'une nièce à la mode de Bretagne serait la fille d'un cousin germain ou d'une cousine germaine.

[1] Message réservé aux Bretons (les autres, lisez les yeux fermés) : ne frappez pas, je plaisante ! Pour avoir été complètement épargné, je sais très bien que, chez vous, il ne pleut que sur les cons ; et, aussi incroyable que cela puisse paraître, il m'est arrivé (fugacement, certes) d'y entrapercevoir un rayon de soleil, preuve que seuls les médisants prétendent qu'il ne fait qu'y pleuvoir...
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Message par Stofa Jeu 24 Avr 2008, 13:25

[ EXPRESSION ]
« C'est parti, mon kiki ! »

[ SIGNIFICATION ]
On commence ! En route ! On s'y met !
Formule généralement utilisée au début d'un processus, d'une action pour encourager quelqu'un ou le groupe.

[ ORIGINE ]
Voilà encore une de ces nombreuses expressions courtes qui marquent les esprits et restent gravées dans les mémoires à cause de leur rime intérieure, comme "tu parles, Charles", "pas de méprise, Denise", "au hasard, Balthazar" ou bien "tu l'as dit, bouffi".

Quant au kiki, il ne s'agit ici pas de celui de Félix, qui est gros selon ce qu'affirme vertement Zézette dans "le Père Noël est une ordure" (Lien externe).
En effet, notre formule est complètement équivalente à un "vas-y mon poussin" que prononcerait une mère pour encourager son enfant.
Or, par le plus grand des hasards, il se trouve qu'en argot 'kiki' désigne aussi une volaille (entière ou ses abattis).

Mais peut-être n'est-ce là effectivement qu'un simple hasard.
Car Cellard et Rey, dans leur "Dictionnaire du français non conventionnel" proposent une explication en trois points :
- cette expression, lorsqu'elle est apparue dans les années 1930-1940, s'employait aussi ironiquement à propos d'une aventure sentimentale inattendue et rapide ;
- "mon kiki" désignait familièrement un amant ou un mari ;
- les dames de petites vertu utilisaient d'abord cette appellation pour héler le chaland dont elles ne connaissaient pas le prénom, puis l'expression pour signaler à leurs collègues qu'elles avaient réussi à convaincre leur cible et qu'elles disparaissaient temporairement avec elle.
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Message par Stofa Ven 25 Avr 2008, 11:48

[ EXPRESSION ]
« Tout craché »

[ SIGNIFICATION ]
Très ressemblant

[ ORIGINE ]
On ne peut pas vraiment dire que, de nos jours, le verbe 'cracher' soit évocateur de choses bien sympathiques. Et c'était déjà le cas au XVe siècle, lorsque cette expression est apparue.
Alors comment est-on passé du crachat à la ressemblance ?

Il y a deux explications à cela.

La première, avancée par Rey et Chantreau, viendrait de l'assimilation métaphorique des excrétions orales (crachat, vomi...) à la parole. On peut effet cracher ou vomir des injures, par exemple.
Dans ce cas, tout craché correspondrait à des choses qu'on peut décrire verbalement de manière identique.

La seconde, proposée par Wartburg, viendrait du fait que, chez beaucoup de peuples, le crachement est associé à la génération, la reproduction (les sécrétions orales ayant leur équivalent génital comme le sperme).
Et quand on évoque la reproduction, on pense aussi forcément à la ressemblance, entre le géniteur et sa géniture.
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