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Les expressions françaises décortiquées

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Message par Stofa Lun 05 Mai 2008, 10:48

[ EXPRESSION ]
« Tenir à quelque chose comme à la prunelle de ses yeux »

[ SIGNIFICATION ]
Tenir beaucoup, énormément à quelque chose

[ ORIGINE ]
Avant d'entrer dans le vif du sujet, comme disait Charlotte Corday, commençons d'abord par causer de ce mot relativement peu utilisé qu'est 'prunelle'.
Il s'agit d'un diminutif de 'prune'. Dès le XIIe siècle, il désigne la pupille, par analogie de couleur et d'aspect avec les baies du prunellier Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Les_smileys_3d_053 qui, comme chacun sait, ont l'apparence de petites prunes.
Et tant qu'à être didactique, continuons sur la 'pupille'.
Dans le sens d'ici, ce mot date du début du XIVe siècle et il vient du latin 'pupilla' qui voulait dire 'petite fille', nom donné à cette partie de l'oeil à cause de la petite image qu'on voit s'y refléter[1].
Les dates nous montrent que la pupille s'est donc d'abord appelée la prunelle.

Tenez-vous à vos yeux ? J'imagine que oui, et d'autant plus que sans eux, vous ne pourriez pas lire ces lignes. Imaginez la frustration !
On comprend donc aisément qu'une telle expression ait pu naître, même si, ici, le terme 'prunelle' vaut pour l'oeil tout entier.

Cette expression date du début du XIVe siècle, mais au XIIIe, on disait déjà "aimer plus que son oeil". Autant dire que cet organe a toujours été considéré, à juste titre, comme ayant une très grande valeur pour son propriétaire.

La locution "comme à la prunelle de ses yeux" peut aussi s'employer précédée d'autres verbes que 'tenir' (voir le second exemple).

[1] Lorsqu'une personne est face à une jeune demoiselle, l'image de cette dernière se reflète en tout petit dans sa pupille.
Vous allez me dire qu'il aurait été de même d'un platane ou d'un hippopotame. Certes, mais dans une maison, on croise moins souvent ces deux derniers qu'une jeune fille. D'où, peut-être, l'explication du choix de cette image pour désigner la prunelle. Et puis je vois mal dire "tenir à quelque chose comme à l'hippopotamelle de ses yeux"...Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Les_smileys_3d_053
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Message par Stofa Mar 06 Mai 2008, 12:21

Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Divers_53[ EXPRESSION ]
« Rendre son tablier »

[ SIGNIFICATION ]
Refuser de servir plus longtemps.
Par extension, se démettre ou démissionner, abandonner.

[ ORIGINE ]
Il est rare qu'un pont rende son tablier (Lien externe), quoique... (Lien externe)
Mais c'est beaucoup plus fréquent pour un employé de maison, lorsqu'il en a assez d'être exploité par ses employeurs.

Car lorsqu'un domestique porte un tablier, il est assez logique que, pour manifester son intention de s'arrêter de travailler, il l'enlève et le rende à son employeur (ou le jette, s'il est en colère).
Il n'en a pas fallu plus pour que, de son sens initial, notre expression prenne la signification de 'démissionner', même pour quelqu'un ne portant pas cette pièce vestimentaire.

Selon Lorédan Larchey, cette expression apparaît à la fin du XIXe siècle (on disait "quitter son tablier" un siècle auparavant), à une époque où le personnel de maison portait effectivement plus facilement le tablier que de nos jours.Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Divers_53
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Message par Stofa Mer 07 Mai 2008, 10:59

[ EXPRESSION ]
« Tomber la veste »

[ SIGNIFICATION ]
Enlever sa veste (pour être plus libre dans ses mouvements ou avoir moins chaud).
Se préparer à se bagarrer

[ ORIGINE ]
Votre fille se marie dans moins d'une heure. Vous êtes en train de conduire le véhicule qui emmène la mariée à l'église. Il va de soi que vous êtes sur votre trente et un, tandis qu'un sourire béat illumine votre visage rayonnant de fierté.
Las ! Un coup du sort fait qu'un de vos pneus crève. Vous vous arrêtez et sortez du véhicule. Comme vous habitez un endroit un peu perdu et que vous êtes encore loin du village, il n'y a personne d'autre sur votre route pour vous aider. Les loups hurlent dans la forêt toute proche. Les vautours se perchent sur les poteaux environnants. Quelques cobras et crotales commencent à serpenter vers vous sur la route. Les champs de betteraves se couvrent de corbeaux et corneilles qui attendent avec impatience de participer à une nouvelle version du film "Les oiseaux" (Lien externe). Le temps vire à l'orage et une brusque rafale de vent glacial vous fait frissonner. Le ricanement des hyènes retentit au loin comme un mauvais présage car vous savez bien qu'où il y a de la hyène, il n'y a pas de plaisir.
Du coup, votre béatitude s'est entièrement dissipée : il est clair que vous allez devoir très très vite réparer tout seul cette malheureuse roue, complètement crevée. Bien sûr, vous pouvez toujours laisser votre fille en pâture aux prédateurs, histoire de les occuper le temps de terminer votre réparation, mais comment allez-vous expliquer au futur époux et aux invités qu'elle n'arrive pas avec vous ?
Alors, prenant votre courage à deux mains, et pour limiter le risque de salir votre superbe costume Armani, mais aussi pour pouvoir opérer plus aisément, vous allez d'abord tomber votre veste avant de chercher à sortir le cric (mais où est-il rangé, déjà, celui-là ?) et la roue de secours.
Réussirez-vous à vous sortir indemnes de ce moment légèrement désagréable ? Vous le saurez peut-être au prochain épisode...[1]

On voit bien dans cet exemple de littérature de très haute tenue que, tomber la veste, c'est simplement l'enlever, l'ôter (et, éventuellement, la faire tomber par terre) afin d'être libre de ses mouvements.
L'utilisation du verbe 'tomber' correspond bien à un usage particulier de l'expression où celui qui tombe la veste l'enlève très rapidement et, sans prendre le temps de chercher un endroit où la poser, la laisse tomber par terre, car il doit être vite prêt à combattre celui qui lui cherche des noises, le vêtement risquant d'entraver ses mouvements.

Si le mot 'veste' existe depuis le XVIe siècle, ce n'est que depuis le début du XIXe qu'il désigne le vêtement que nous connaissons. L'expression elle-même daterait de 1929.

[1] Qui, après cette très courte introduction totalement indispensable à la compréhension de l'origine, viendra encore me reprocher que mes explications ne sont pas purement factuelles, hein ?
http://www.expressio.fr
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Message par Stofa Jeu 08 Mai 2008, 10:18

[ EXPRESSION ]
« Amis jusqu'aux autels / jusqu'à la bourse »

[ SIGNIFICATION ]
Très amis, tant qu'il n'y a rien de contraire à la religion / qu'il n'est pas question de prêt d'argent

[ ORIGINE ]
Ces expressions anciennes sont peu utilisées de nos jours, mais elle pourraient parfaitement être toujours d'actualité.

Elles montrent simplement les limites que certains mettent à l'amitié, lorsque des divergences d'opinions religieuses existent ou lorsqu'un des deux amis est soudain dans le besoin.

La version avec 'autel' remonte à l'Antiquité à une époque où l'on avait l'habitude de jurer la main posée sur un autel.
Elle aurait été utilisée par Périclès en réponse à un de ses amis qui lui demandait de faire un faux serment en sa faveur.

Plus tard, alors que Henri VIII avait demandé à François Ier de rompre avec l'Église romaine, ce dernier lui répondit : "je suis votre ami, mais jusqu'aux autels".

[ COMPLEMENTS ]
Deux autres proverbes viennent corroborer la deuxième version de l'expression :
- Ami au prêter, ennemi au rendu
- Mieux vaut donner à un ennemi qu'emprunter (prêter) à un ami
Les expressions françaises décortiquées - Page 2 05_04_79774602
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Message par Stofa Ven 09 Mai 2008, 10:48

[ EXPRESSION ]
« Fendre la bise »

[ SIGNIFICATION ]
Aller très vite.

[ ORIGINE ]
Cette expression viendrait du centre de la France où on dit aussi "à toute bise" pour dire "à toute vitesse".

Le Robert nous dit que la bise est "un vent sec et froid soufflant du nord ou du nord-est". C'est un mot qui est souvent utilisé en poésie pour désigner l'hiver ("La cigale [...] se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue").

Plus généralement, il désigne un vent fort et rapide, une masse d'air que celui qui va vite 'fend' pour avancer.
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Message par Stofa Sam 10 Mai 2008, 10:05

[ EXPRESSION ]
« Oeil pour oeil, dent pour dent / Loi du talion »

[ SIGNIFICATION ]
Formule exprimant un esprit de vengeance ou un besoin de punition : le coupable doit subir le même dommage que celui qu'il a fait subir à sa victime.

[ ORIGINE ]
Avant d'attaquer, on peut préciser que 'talion' vient du latin 'talis' qui signifie 'tel' ou 'pareil'.

Les premières traces de la loi du talion ont été trouvées dans le Code d'Hammourabi, recueil de lois du roi de Babylone qui a régné entre 1792 et 1750 avant JC.
Elles disaient : "Si quelqu'un a crevé l'oeil d'un homme libre, on lui crèvera l'oeil ; si quelqu'un a cassé une dent d'un homme libre, on lui cassera une dent...".
S'il peut paraître barbare, ce système d'application de peines limitées à ce qui a été subi a permis d'éviter que les personnes ne se fassent justice elles-mêmes, avec une escalade possible dans les réponses, et a introduit un début d'ordre dans la société pour le traitement des crimes.

On retrouve aussi cette formule dans l'Ancien Testament :
Exode 21,23-25 : "Mais si malheur arrive, tu paieras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure."
Lévitique, 9,17-22 : "Si un homme frappe à mort un être humain, quel qu'il soit, il sera mis à mort. S'il frappe à mort un animal, il le remplacera - vie pour vie. Si un homme provoque une infirmité chez un compatriote, on lui fera ce qu'il a fait : fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent; on provoquera chez lui la même infirmité qu'il a provoqué chez l'autre".

Par contre, selon le Nouveau Testament, Jésus a mis un bémol à cette notion de peine ou de souffrance égale à celle endurée :
Matthieu 5,38-42 : "Vous avez appris qu'il a été dit : œil pour œil et dent pour dent. Et moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Au contraire, si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l'autre. A qui veut te mener devant le juge pour prendre ta tunique, laisse aussi ton manteau. Si quelqu'un te force à faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. A qui te demande, donne; à qui veut t'emprunter, ne tourne pas le dos."

De nos jours, dans celles de nos sociétés où il reste encore un vernis de civilisation, la loi du talion n'est heureusement plus appliquée, au grand dam des partisans de la peine de mort, entre autres.
Elle est remplacée par des peines graduées, attribuées en fonction des dommages subis par la victime (et de la qualité de l'avocat du coupable), qui doivent permettre de compenser du mieux possible ces dommages, tout en n'empêchant pas la possibilité d'une réinsertion ultérieure du condamné.
http://www.expressio.fr Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Violence_18
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Message par Stofa Dim 11 Mai 2008, 19:58

[ EXPRESSION ]
« Etre au bout du rouleau »
[ SIGNIFICATION ]
Être épuisé, ne plus avoir de ressources, qu'elles soient physiques ou financières.

[ ORIGINE ]
En moyen français (XIVe et XVe siècles), on disait être au bout de son rollet.
L'origine de l'expression remonte donc à loin. A très loin, même si l'on en croit l'explication de Claude Duneton.

Autrefois, les 'livres' étaient constitués de feuilles collées bout à bout, écrites sur une seule face, puis enroulées et entourées avec un parchemin autour du rouleau ainsi obtenu pour le conserver .
Les rôles ont ainsi été utilisés et conservés jusqu'à la fin du XVIIe siècle. C'est d'ailleurs sous ce nom qu'on appelait les registres administratifs et de ce nom également que vient l'expression "à tour de rôle" (mais c'est une autre histoire à lire ici un de ces jours...).
Contrairement aux textes littéraires, le texte des acteurs médiévaux d'une pièce de théatre était écrit sur un rôle. Ce qui explique maintenant qu'un acteur joue un rôle.

Lorsque la feuille était de petite taille ou le rôle de théatre peu important, on utilisait le nom de rollet. Ainsi, celui qui arrivait au bout du rollet n'avait plus rien à lire ou dire.

A la fin du XVIIe siècle, quelqu'un qui était au bout de son rollet était quelqu'un qui ne savait plus quoi dire à la fin d'un discours, plus quoi faire dans ce qu'il avait entrepris, plus quoi répondre ou plus trouver de quoi vivre.

Puis le rollet a laissé la place au rouleau qu'on retrouve d'ailleurs chez Diderot : "Tout est déjà écrit sur le Grand Rouleau" de Jacques le fataliste.

C'est, détachée de l'origine théâtrale et avec la signification de 'à bout de ressources' qu'au XIXe siècle l'expression a été conservée, d'autant plus que les ressources financières étaient alors aussi matérialisées par les rouleaux qu'on faisait avec les pièces (comme les banquiers le font toujours aujourd'hui).
"Être au bout de son rouleau" c'était ne plus avoir de pièces donc de ressources.

Enfin, cette expression aurait été revitalisée à la fin du XIXe siècle par les cylindres (les rouleaux !) des phonographes de l'époque qui produisaient des sons de plus en plus déformés au fur et à mesure que le ressort du mécanisme arrivait en bout de course, donnant l'impression de peiner et de ne plus en pouvoir.

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Message par Stofa Lun 12 Mai 2008, 14:50

[ EXPRESSION ]
« N'y voir que du bleu »

[ SIGNIFICATION ]
Se laisser tromper
N'y rien voir, n'y rien comprendre

[ ORIGINE ]
Connaissez-vous les 'contes bleus' ?
Ce sont d'anciens récits et romans fabuleux qui ont pris ce nom par allusion à la "bibliothèque bleue" des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, composée de petites brochures à la couverture de papier bleu.
Ces "contes bleus", qui étaient des histoires naïves pleines de sorcières et de revenants, ont donné naissance à l'expression "conte bleu" pour désigner des sornettes et, plus généralement, ont fait associer la couleur bleue aux illusions.

De là sont des nées des expressions comme "en dire de bleues" pour 'mentir' ou comme la nôtre, née en 1837 et à la forme influencée par "n'y voir que du feu".

Dans "Les Misérables", Victor Hugo l'a transformée dans une version qui n'a pas pris : "n'y voir que de l'azur".

Mais le bleu est aussi parfois synonyme de sombre ou noir( "avoir le blues -bleus-" et "avoir les idées noires" ne sont-elles pas équivalentes ?), ce qui justifie le deuxième sens de l'expression.
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Message par Stofa Mar 13 Mai 2008, 11:30

[ EXPRESSION ]
« Se crêper le chignon »

[ SIGNIFICATION ]
Se battre, se disputer violemment (entre femmes)

[ ORIGINE ]
L'étymologie du mot 'chignon' est intéressante !
'chaignon' ou aussi 'chäegnon', au XIIe siècle, désigne la nuque. Le mot est issu du bas latin 'catenio', lui-même venu de 'catena' (chaîne).
Pourquoi la nuque en partant d'un chaîne ? Deux hypothèses sont évoquées. D'abord le fait que la nuque soit vue comme une chaîne de vertèbres ; ensuite, par métonymie, à cause de la chaîne passée au cou du prisonnier.
C'est par croisement avec 'tignon', qui désignait une masse de cheveu relevés sur la nuque, que le sens actuel serait apparu au XVIIIe siècle.

Si cette expression n'est utilisée que pour désigner une dispute ou une bagarre entre femmes, c'est bien parce qu'elles seules, en occident, peuvent porter leur chevelure relevée et groupée derrière ou sur la tête, formant ainsi ce qu'on appelle un chignon.
Et, lorsque ces gentes dames se bagarrent, si jamais elles s'attrapent par leurs cheveux, leur chignon est complètement explosé et ne ressemble plus à rien.

Maintenant, passons à l'explication du crêpage. Il n'y a là aucune allusion à une quelconque crêpe déposée sur les cheveux ; non, le crêpage consiste, selon le Robert, à "gonfler les cheveux en repoussant une partie de chaque mèche avec le peigne ou la brosse de manière à les faire gonfler".
Alors, les inventeurs de l'expression, ont dû considérer que, à l'issue de la bagarre, lorsque les protagonistes avaient leur chignon défait et leurs cheveux complètement ébouriffés, cela pouvait être mis sur le compte d'une tentative de crêpage fort peu réussie.
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Message par Stofa Mer 14 Mai 2008, 08:28

[ EXPRESSION ]
« Partir les pieds devant »

[ SIGNIFICATION ]
Mourir.

[ ORIGINE ]
Cette expression date du milieu du XVe siècle. C'est à croire qu'avant, les gens ne mouraient pas...

La notion de 'départ' est depuis très longtemps un euphémisme pour désigner la mort, celui qui meurt s'en allant vers un voyage sans retour.
Et contrairement à celui qui est debout, qui marche, qui est en pleine vie, celui qui est couché "les pieds devant" est un symbole de cette vie qui est partie.

Mais pourquoi "les pieds devant", sachant qu'un mort peut-être transporté indifféremment les pieds ou la tête devant ?
Il ne semble pas y avoir d'explication claire. Même si un cercueil est généralement sorti d'un corbillard ou de l'église les pieds devant, il est peu probable que l'origine soit là.
Une hypothèse parfois rencontrée est que, comme le bébé naît la tête en avant, il serait normal que le défunt, par opposition, nous quitte les pieds en avant. Mais rien ne confirme sérieusement cette supposition.

Une chose est quand même sûre, c'est que le pauvre défunt n'a plus bon pied bon oeil une fois six pieds sous terre.http://www.expressio.fr
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Message par Stofa Jeu 15 Mai 2008, 14:01

[ EXPRESSION ]
« En dire / voir des vertes et des pas mûres »

[ SIGNIFICATION ]
Dire / voir ou subir des choses étonnantes, choquantes, incongrues, excessives, désagréables, pénibles

[ ORIGINE ]
Au premier abord, il paraît évident qu'il a y a une redondance dans cette expression. Ceux qui ne consomment pas que des reines-claudes ou des Granny Smith, savent bien qu'en général, un fruit vert est un fruit qui n'est pas mûr. Ainsi voir des bananes vertes, c'est la plupart du temps en voir des pas mûres.

Il est fréquent que de telles répétitions soient utilisées pour renforcer ce qui est dit. Mais dans ce cas, pourquoi, en 1430, disait-on "en bailler de belles, des vertes et des mûres" dans laquelle il n'y a pas une telle répétition ?
C'est parce qu'à cette époque, l'expression servait à dire "raconter des histoires licencieuses" et on y utilisait trois adjectifs différents pour désigner des paroles ou histoires belles (mais dans un sens ironique), des vertes (au sens de lestes) et des mûres (au sens très osées ou grivoises).

Il n'en est resté aujourd'hui que le 'vert' qui, selon le contexte, fait référence à des choses ou paroles désagréables ou bien des plaisanteries ou histoires lestes, donc pouvant paraître incongrues ou choquantes.

C'est en passant par "en voir de toutes les couleurs", au sens relativement proche, que le sens de l'expression a progressivement glissé vers celui d'aujourd'hui et que ce 'vert' a perdu sa signification de 'salace' pour prendre celui de la couleur symbole du manque de maturité des fruits qui, du coup, peuvent être acides ou indigestes, avant que l'adjectif soit renforcé par le "pas mûr".
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Message par Stofa Lun 19 Mai 2008, 12:14

Expression « Un chèque en bois »
Signification Un chèque sans provision

[ ORIGINE ]
À l'époque des gaulois, le seul moyen de faire un chèque, c'était de le graver sur de la pierre ou sur un morceau de bois.
Pas imbéciles pour un sesterce, les gaulois (à part Obélix) préféraient le bois, à la fois pour la facilité de transport et pour la plus grande précision du code-barre.
Mais comme les banques n'existaient pas encore à l'époque, celui qui acceptait de se faire payer avec un chèque en bois était assuré de se faire gruger, vu qu'il était impossible de le faire virer sur son compte. D'où l'expression.

Pas convaincu par cette explication ? Ah, homme de peu de foi ! Comment peux-tu ainsi douter ?

Bon, en réalité, il faut remonter au locutions "de bois", qui date du XIIIe siècle, et "en bois", qui date du XIVe, locutions qui servaient à désigner des choses artificielles ou fausses comme "une jambe de bois" ou bien "un sabre de bois" (assez logiquement, puisque ce matériau était abondant, peu coûteux, et permettait aisément de fabriquer des imitations d'autres choses).

C'est une de ces locutions qu'on trouvait au figuré dans "visage de bois" pour désigner la porte d'entrée restant désespérément fermée chez une personne qu'on était venu visiter, et qu'on retrouve aujourd'hui aussi dans quelque chose d'également très utilisé par les faux culs (mais je ne citerai personne, car il faudrait plusieurs pages) : "la langue de bois".

Le chèque en bois désigne donc un faux chèque, un chèque artificiel, non pas en tant que bout de papier imprimé dans le local secret de la cave à côté des billets de 35 euros, mais en tant que faux moyen de paiement car le montant ne pourra jamais être touché, le compte débiteur n'étant pas assez alimenté.
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Message par Stofa Ven 23 Mai 2008, 12:23


Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Colere_58
[ EXPRESSION ]
« Ne pas mâcher ses mots »


[ SIGNIFICATION ]
Parler franchement.
S'exprimer sans ménagement.

[ ORIGINE ]
Autrefois, 'mâcher' s'écrivait 'maschier'. Et au XIIIe siècle, déjà, "ne le querre maschier" signifiait "ne pas chercher à dissimuler, dire franchement" ('querre' étant une ancienne forme du verbe 'quérir').
Au XVIe, on peut lire la forme "je ne lui macheroie point ses veritez" et au XVIIe, l'expression est devenue "ne point mâcher" avec toujours le même sens. Ce n'est que plus tard que "ses mots" a été rajouté.

L'image est simple à comprendre.
Si vous laissez les mots sortir comme ça de votre bouche, sans prendre le temps de réfléchir à ce que vous allez dire, votre discours risque d'être un peu brut, peut-être blessant, mais il aura le mérite d'être franc.
Alors que si vous 'mâchez' un peu les mots, si vous les mastiquez au point de les modeler, les modifier et d'affiner un peu votre discours, vous allez probablement dire des choses moins agressives et peut-être parler de manière un peu plus diplomatique et/ou un peu plus hypocrite.

Donc, que vous oubliiez de tourner sept fois votre langue dans votre bouche ou que vous ne mâchiez pas vos mots, le résultat sera le même : vos paroles seront probablement très franches, au risque de secouer un peu votre interlocuteur.Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Colere_59
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Message par Stofa Sam 24 Mai 2008, 12:55

Expression « Mettre (avoir) du foin dans ses bottes » Signification Accumuler (avoir) beaucoup d'argent.

[ ORIGINE ]
Autrefois, lorsque les Moon Boots® n'existaient pas encore et qu'un vent glacial balayait les champs recouverts d'un blanc linceul de givre dès potron-minet, les paysans avaient pour habitude de mettre de la paille dans leurs sabots pour avoir moins froid aux pieds ; ceux qui étaient un peu plus riches mettaient du foin, plus confortable mais plus difficile à récolter, donc plus précieux.
Au XVIIe siècle, Furetière citait déjà l'expression "il a bien mis de la paille sans ses souliers" désignant quelqu'un ayant fait fortune. Mais à cette époque, cela désignait non pas des paysans, mais des gens de l'administration qui s'en mettaient plein les poches par des moyens souvent illicites (corruption, détournement...).

Mais pourquoi ce rapprochement entre le foin dans les souliers et la richesse, bien ou mal acquise ?

Depuis très longtemps, on a coutume de dire qu'on garde son argent 'au chaud' lorsqu'on veut le mettre de côté pour (tenter de) le faire fructifier ou pour un usage ultérieur.
Il a donc un lien entre la 'chaleur' procurée par le foin et l'argent accumulé.
Et puis une botte, c'est un mot à double sens pour qui pense à la richesse : il peut désigner une 'meule' de foin (je rappelle qu'il était plus précieux que la paille), grande quantité dont dispose le paysan riche ; il rappelle aussi que celui qui a les moyens de se payer des bottes à la place de sabots est forcément plus aisé.
Sans compter qu'une botte était un endroit très souvent utilisé pour y dissimuler des petits objets importants ou précieux, parfois issus de larcins divers et qui, accumulés, pouvaient constituer un tas ou une 'meule' à la valeur importante.
C'est l'amalgame de toutes ces significations ou interprétations qui a conduit au sens de cette expression.

D'après Duneton, la version avec le verbe 'avoir' était plus utilisée pour de véritables bourgeois déjà bien assis sur une fortune solide, sans indication de provenance.
Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Les_gifs_argent_072
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Message par Stofa Mar 27 Mai 2008, 16:04

[ EXPRESSION ]
« Ne pas valoir tripette »

[ SIGNIFICATION ]
Ne rien valoir, n'avoir strictement aucun intérêt.

[ ORIGINE ]
En général, les mots qui commencent par 'tri' désignent des choses avec 3 éléments. Ainsi, un tricycle est un cycle à trois roues, un triangle comporte trois angles et un trimaran fait rire trois fois.

Mais qu'en est-il de 'tripette' ?
Eh bien, contrairement à ce que pourraient penser certains esprits mal tournés, il n'a rien à voir avec un pétomane. Ce mot désigne une petite 'tripe', ce boyau animal qu'on prépare souvent soit à la mode de Caen lorsqu'on en a un paquet , soit en paquets lorsqu'on en a en Provence
Le dictionnaire de Trévoux nous signale qu'au XVIIe siècle, le verbe 'triper' voulait dire "fouler aux pieds"[1] et, par extension, 'mépriser'.
Et comme on accorde peu de valeur à ce qu'on méprise, il est possible que ce soit à partir de ce verbe que le substantif 'tripette' ait été utilisé pour désigner des choses sans aucune valeur, sens qui est resté jusqu'à nos jours dans notre expression.
À moins, tout simplement, qu'une trop petite tripe ait été considérée comme inutile à mettre dans la marmite et donc sans valeur.

[1] Ou, pour les chevaux, trépigner.
Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Les_smileys_communiquer_020
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Message par Stofa Jeu 29 Mai 2008, 17:42

[ EXPRESSION ]
« Savoir où le bât blesse »


[ SIGNIFICATION ]
Connaître les peines cachées, les ennuis secrets de quelqu'un

[ ORIGINE ]
Sur une femme, il est très rare que le bas blesse, mais sur un âne ?
D'abord, il bas de soie qu'il ne faut pas confondre le bas qui, de nos jours, est un vêtement féminin destiné à protéger du froid les jambes de la femme ou bien à exciter le mâle en rut, et le bât qui, sur une bête de somme (qu'elle soit de Somme ou d'ailleurs) est, selon le Robert, "un dispositif, généralement en bois, que l'on place sur le dos de l'animal pour le transport de leur charge".

Les gens du XVe siècle, ceux qui ont fait et vu naître cette expression, n'étaient pas plus des ânes bâtés que nous. Ils s'étaient bien rendus compte que le bât, s'il est mal placé ou si la charge est trop importante, laisse des blessures à l'animal, qui sont généralement cachées car elles ne deviennent visibles qu'une fois que le dispositif est enlevé, et qui peuvent rendre la bête mélancolique ou irritable, exactement comme l'est l'homme qui a des peines ou des ennuis secrets.

[ COMPLEMENTS ]
Sganarelle, chez Molière, disait "vous savez bien où le bât me fait mal...", variante ancienne de la locution.

[ MOTS-CLES ]
BAT, BLESSER, SAVOIR
Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Bonnesoiree
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Message par Stofa Dim 01 Juin 2008, 12:03

[ EXPRESSION ]
« Avoir maille à partir (avec quelqu'un) »

[ SIGNIFICATION ]
Avoir un différend plus ou moins vif (avec quelqu'un).

[ ORIGINE ]
Un point à l'endroit puis un point à l'envers longtemps répétés, cela vous donne un tricot plein de mailles.
Et si vous accrochez une des mailles à quelque chose, votre tricot va filer et s'abîmer.
Mais quel peut bien être le lien avec une querelle ?
Eh bien il n'y en a aucun puisque la maille dont il est question ici n'a strictement rien à voir avec les tissus ou lainages.

D'abord, il faut savoir que partir est une transformation de l'ancien 'départir' qui voulait dire 'partager'.
D'ailleurs, ce n'est qu'après le milieu du XVIIe siècle que l'expression "avoir maille à départir" est devenue celle employée aujourd'hui.

Ensuite, au Moyen Âge, la maille était une monnaie égale à la moitié du denier, lui-même égal au vingtième du sou qui ne valait qu'un douzième de livre (Lien externe).
Autant dire que la moitié du denier, ce n'était que des clopinettes ("n'avoir ni sou ni maille", c'était être dans l'indigence la plus totale).

Mais il se trouve aussi que la maille était la plus petite pièce en circulation de l'époque.
Donc, lorsque deux personnes devaient se partager ou départir une maille (symbolisant quelque chose sans valeur), cela provoquait inévitablement une querelle, car comment diviser l'indivisible ?
Les expressions françaises décortiquées - Page 2 DFp5b6L6Ji
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Message par Stofa Jeu 05 Juin 2008, 11:52

EXPRESSION « C'est un (sacré) numéro ! »

[ SIGNIFICATION ]
C'est quelqu'un qui se fait remarquer.
C'est une personne bizarre, originale.

[ ORIGINE ]
Lorsqu'on joue à un jeu de hasard (mais encore faut-il y jouer), c'est dans l'espoir de tirer le numéro gagnant, celui qui va nous permettre de mettre définitivement les doigts de pieds en éventail, en position du guetteur d'avions, dans un endroit de rêve. Ce numéro-là serait incontestablement un sacré numéro.

Mais le numéro de notre expression ne nous fera rien gagner
C'est à partir de 1879 que le mot 'numéro' désigne une partie d'un spectacle de cirque ou de music-hall. Et c'est de là que, par extension et à partir de 1901, une personne qui veut se faire remarquer est devenue un 'numéro'.

Par contre, le sens de "personne bizarre ou originale", probablement influencé par le sens précédent, semble remonter à une locution du milieu du XIXe siècle, "être un bon numéro", qui voulait dire "être ridicule" et dont l'origine n'est pas précisée.
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Message par Stofa Sam 07 Juin 2008, 12:14

« Avoir les dents du fond qui baignent »

Etre soûl, avoir envie de vomir.

Utilisée aussi pour dire :
Avoir beaucoup (mais alors vraiment beaucoup) trop mangé.


Voilà encore une expression très imagée, sur laquelle les lexicographes
modernes n'ont pas vraiment pris le temps de se pencher. A mon grand
dam.
Elle est probablement assez récente et certainement peu digne des
conversations dans les dîners chics du 16e arrondissement de Paris,
mais son origine semble malheureusement inconnue.

Les deux sens ('envie de vomir' et 'avoir trop mangé') sont aisément compréhensibles : si les molaires baignent
c'est qu'il y a de la 'matière' autour. Alors qu'elle soit là parce
qu'on a envie de gerber ou bien parce que la panse est tellement pleine
qu'on sent qu'elle en déborde via l'oesophage, peu importe.
Dans les deux cas, il y a malaise.

Si,souvent, le fait de déposer une gerbe sur une tombe est un acte de
reconnaissance, que dire de ceux qui le font dans un cimetière parce
qu'ils ont les dents du fond qui baignent ? C'est peut-être cela qu'on appelle la 'reconnaissance du ventre'

Je précise, pour les étrangers qui lisent ces pages et qui ne
maîtrisent pas toutes les subtilités de notre langue, qu'en argot,
'gerber' veut dire 'vomir'.
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Message par Stofa Lun 09 Juin 2008, 17:35

[ EXPRESSION ]
« Carpe diem »


Pourquoi carpe diem ?
Que pensent les truites, les ablettes et les brochets de cette
préférence injustifiée ? Hélas, les pêcheurs en lacs et rivières
interrogés, même ceux à qui on avait pourtant tendu la perche, sont
restés muets comme des carpes sur ce sujet. Peut-être est-ce parce
qu'il y avait anguille sous roche et qu'ils ne voulaient pas lâcher la
lamproie pour l'omble ?

La formule latine complète est "Carpe
diem quam minimum credula postero" qu'on peut traduire par "Cueille le
jour [et sois] la moins curieuse [possible] de l'avenir".
C'est le
poète latin Horace qui l'a écrite dans un dernier ver d'un poème, où il
résume ce qui précède. Il veut y persuader Leuconoé, jeune fille qui
souhaite vivre longtemps, que c'est le présent qui est important et
que, même s'il est très probable qu'il lui reste encore de nombreuses
années à vivre, elle doit pleinement profiter du présent, mais en
gardant une saine discipline de vie et en ne remettant pas au lendemain
les choses à faire.

Horace s'intéressait à l'épicurisme, le
vrai, pas celui auquel on pense aujourd'hui lorsqu'on parle d'un
épicurien, une personne qui ne songe qu'au(x) plaisir(s) et sait
pleinement en profiter.
Car si on se rappelle quelques citations d'Épicure, on comprend bien que sa doctrine est, de nos jours, plutôt dévoyée :

Lorsque nous disons que le plaisir est le souverain bien, nous ne
pensons pas aux plaisirs des débauchés ni à ceux qui consistent dans
les jouissances physiques.[...]Le plaisir dont nous parlons consiste
dans l'absence de souffrance physique et de trouble de l'âme.
- Je m'épanouis dans le plaisir corporel en me nourrissant de pain et d'eau.
-
Grâce soit rendue à la bienheureuse Nature qui a fait que ce qui est
nécessaire est aisé à obtenir, tandis que les choses difficiles à se
procurer ne sont pas nécessaires.
- Avec un peu de pain et d’eau le sage rivalise de félicité avec Jupiter. »
Autant
dire que la vision du plaisir d'Épicure, plaisir d'ascète plus que
d'épicurien moderne, n'était pas tout-à-fait identique à celle qu'on
croit en général.

Aujourd'hui, le carpe diem est plus vu comme une incitation à jouir du moment présent sans contraintes ni retenue.


Voici une adaptation moderne par Gilles Simard du poème d'Horace :

Pourquoi cherches-tu l'impossible
en voulant à tout prix
connaître d'avance
ce que la vie nous réserve à toi et à moi ?

Quoi qu'il puisse nous arriver,
la sagesse n'est-elle pas
de nous soumettre chacun à notre sort ?

Que la vie te réserve encore bien des hivers
ou, au contraire,
que tu sois en train d'en vivre le dernier
- celui-là même qui, en ce moment,
éreinte les vagues de la mer
à l'assaut des rochers -
crois-moi,
ne change rien à tes occupations
et, dans un cas comme dans l'autre,
n'escompte jamais vivre plus loin
que le jour où nous sommes.

Déjà, tandis que nous parlons,
le temps impitoyable aura fui.

C'est aujourd'hui qu'il faut vivre,
car demain reste pour toi
ce qu'il y a de moins sûr
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Message par Stofa Mer 18 Juin 2008, 19:13

EXPRESSION Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Smilies-4227 « Etre pauvre comme Job »


Signification
Être très pauvre, dans un dénuement extrême.

Origine
Celui qui a un bon job peut-il être pauvre ? Aujourd'hui, probablement
pas, mais demain, avec l'augmentation déraisonnable du coût de la vie,
qui sait ?

Mais
si vous êtes perspicaces, vous avez vu qu'ici, 'Job' a une majuscule.
On peut donc aisément en déduire qu'on n'a pas affaire à un mot
anglais, mais à une personne. Alors qui est donc ce Job ?
Eh bien
c'était quelqu'un qui ne parlait absolument pas la langue de
Shakespeare, vu la période où il a vécu ; il est en effet cité dans
l'Ancien Testament.

Job est quelqu'un de très riche et très
pieux, jusqu'au jour où, sur les conseils de Satan, afin d'éprouver sa
foi, Yahvé laisse Satan lui infliger une série de catastrophes : ses
serviteurs sont assassinés, ses troupeaux volés et ses enfants écrasés
par l'effondrement de sa maison.
D'autres ne s'en seraient pas remis
ou auraient renié leur foi (comment Dieu, s'il existe, peut-il me faire
subir tant d'épreuves aussi insupportables ?), mais Job décida alors de
vivre dans le plus extrême dénuement : « Nu je suis sorti du sein de ma
mère, nu j'y retournerai. Yahvé a donné, Yahvé a repris ; béni soit le
nom de Yahvé »

C'est de cette pauvreté extrême, mais volontaire qu'est née notre expression à la fin du XIVe siècle.

Pour ceux qui se demanderaient ce que devient Job, voici quand même la fin très résumée de l'histoire.
Pour
en rajouter une couche, Yahvé laisse Satan le frapper d'un "ulcère
malin, depuis la plante des pieds, jusqu'au sommet de la tête". Voyant
cela sa femme conseille à Job d'admettre que Dieu n'existe pas, ce
qu'il se refuse à faire.
Du coup, obligé de constater que la foi de
Job n'était pas seulement liée au confort dans lequel il vivait, Yahvé
finit par lui rendre la santé et le double de ce qu'il avait perdu. Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Smilies-3961
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Message par Stofa Ven 20 Juin 2008, 11:13

EXPRESSION « Le torchon brûle » Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Smilies-4227

Signification
Il y a un profond désaccord.
L'atmosphère est à la dispute.

Origine
Si, dans une cuisine, le mari met par inadvertance le feu au torchon,
il est inévitable qu'il va se faire tirer les oreilles par son épouse.
Dans ce cas, on peut indubitablement dire que le torchon brûle.
De
là, on peut facilement concevoir que le torchon qui brûle est un simple
symbole de la dispute, même si aucun véritable torchon ne prend feu et
si c'est simplement de la vaisselle ou des couteaux bien pointus et
tranchants qui volent au travers de la pièce.

Mais c'est voir
cette expression avec nos yeux modernes que d'imaginer cela. En effet,
dans cette locution qui date de la fin du XVIIIe siècle, le torchon
n'est pas celui du ménage.

Le Dictionnaire Historique de la
Langue Française nous dit que le premier sens du mot, au XIIe siècle,
correspondait à un coup que l'on donne. On peut donc déjà faire un
rapprochement avec la bagarre qui s'annonce lorsque le torchon brûle.
Mais
il rajoute ensuite que, dans notre expression, le mot est un dérivé de
'torche', ce machin qui, en brûlant, permet d'éclairer un endroit
sombre. Hélas, cette affirmation n'est suivie d'aucune explication
indiquant quel est le lien entre cette torche qui brûle et le désaccord
ou la dispute qui s'annonce, ce qui est plutôt frustrant.

Claude
Duneton, lui, nous propose autre chose, indirectement lié au tout
premier sens de 'torchon' : l'expression serait un double jeu de mots.
D'abord,
'torchon' serait une plaisanterie basée sur 'torcher' ou 'se torcher'
au sens de "se battre" (c'est l'histoire du 'coup' qui réapparaît).
D'ailleurs, "un coup de torchon", c'est autant une bagarre que quelque
chose qui a fait place nette, et une 'torchée', c'est une sévère
correction.
Ensuite, vous vous rappelez certainement ce jeu où,
gamin, vous deviez retrouver quelque ou quelqu'un caché et, lorsque
vous vous approchiez très près de l'endroit, on vous disait "tu
brûles". Dans ce cas, 'brûler' indiquait la proximité.
Le torchon brûle voudrait donc simplement dire "les coups sont très proches".Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Grey-_-impact-_-0-_-0-_-ici+Histo-forum-_-
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Message par Stofa Lun 23 Juin 2008, 15:35

Signification Prendre le mors aux dents »

Signification
Se laisser aller à la colère.
Se mettre soudainement et avec énergie à un travail, à une entreprise…

Origine
Le sens initial de cette expression qui date du milieu du XVIe siècle vient du monde équestre.
Le
mors est en effet un élément du harnais, une pièce qui traverse la
bouche du cheval, qui repose sur une zone édentée à l'arrière de la
machoire, et qui sert à le diriger

Si jamais le cheval prend le mors aux dents,
c'est-à-dire que cette pièce s'avance au-dessus des dents, il devient
impossible de le diriger. Et si jamais l'animal s'emballe, le cavalier
a alors de fortes chances d'avoir un peu plus tard à numéroter ses
abattis[1].

Autrement dit, la prise du "mors aux
dents" a d'abord été le symbole de l'emballement, signification qu'on
retrouve au figuré dans le premier sens cité de l'expression.

Le deuxième sens vient d'une autre manière de voir la chose : si l'animal prend le mors aux dents, il peut alors en faire complètement à sa tête, il décide de son sort.
Cette
liberté d'action du cheval est ainsi traduite chez l'homme par
Furetière : "on dit figurément, prendre le mors aux dents, pour dire
prendre une bonne résolution et l'exécuter".
C'est l'ardeur mise dans l'exécution de cette bonne résolution qu'on retrouve aujourd'hui dans le second sens de l'expression.

[1]
Et si jamais il se tire sans dommages de sa mésaventure, il pourra
toujours fêter ça en chantant "allons enfants de l'abattis, le jour de
boire est arrivé".

Compléments
À l'origine, au XIIe siècle, 'mors' désigne l'action de mordre. Un peu
plus tard, il désigne aussi quelque chose qui est "mordu en une fois"
avec le mot dérivé 'morsel' qui deviendra 'morceau' au milieu du XVe.

Mots-clés
DENT, MORT, PRENDRE
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Message par Stofa Jeu 26 Juin 2008, 16:01

Expression Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Z1qsUqdDkP
« Marquer à la culotte »

Signification
Surveiller / suivre de très près.

Origine
Comment faisaient les sans-culottes pour marquer à la culotte leurs petits camarades ?
Mais
l'absence du vêtement concerné n'a pas du trop les gêner, vu qu'à
l'époque ils avaient d'autres préoccupations que de se grouper par
paquets de onze individus pour courir comme des dératés après un ballon
et gagner des salaires déraisonnables.

Car c'est du monde du ballon rond, autrement dit du football, que nous vient cette expression.
À
l'origine, à partir de 1920 et dans les sports d'équipe en général,
"marquer un joueur", c'était en surveiller les mouvements, le serrer de
près pour l'empêcher d'agir librement.

Le "marquage à la
culotte", expression familière, s'est ensuite spécialisée dans le foot,
là où onze gusses placés sur un terrain doivent en permanence en
surveiller de près onze autres pour les empêcher de venir leur marquer
un but, la 'culotte' étant ici le short et symbolisant le joueur
'marqué' par son adversaire.

Par extension, marquer à la culotte
désigne une surveillance ou un suivi de près, dans n'importe quelle
activité, souvent afin de ne pas être distancé ou de ne pas se faire
supplanter.
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Message par Stofa Sam 28 Juin 2008, 18:22

Expression En bataille »

Signification
En désordre

ORigine
Avez-vous déjà quelqu'un portant un bicorne ? Non, ne pensez pas à un cocu !
Je veux parler de ce couvre-chef ayant deux extrémités ressemblant à
des cornes, chapeau que l'on voit régulièrement au sommet des bustes de
Napoléon, par exemple (mais les militaires le portaient déjà pendant la
révolution française).
Car ces choses-là sont encore portées de nos
jours ! Et pas par n'importe qui, puisque aussi bien les membres de
l'Académie Française que les élèves de Polytechnique en portent.
Bien sûr, vous-même pouvez en porter dans la rue, pour peu que vous ne craigniez pas le ridicule.

Toujours
est-il qu'un tel couvre-chef pouvait se porter de deux manières : les
cornes vers l'avant et l'arrière, port qu'on disait "en colonne", ou
bien les cornes au-dessus des épaules, port qu'on disait "en bataille".
On
peut aussi noter qu'une armée pouvait passer de l'ordre "en colonne",
"en carré" ou "sur le flanc" à l'ordre "en bataille" lorsqu'elle se
déployait pour affronter l'ennemi.
Tout cela est bel et bon, me direz-vous, mais quel rapport avec le désordre de notre expression ?

Eh bien il semble que ce soit parce que le fait que le chapeau ne soit pas mis dans le bon sens[1] a finit par faire utiliser "en bataille" pour désigner tout chapeau placé de travers ou de manière négligente sur la tête.
De là, le "de travers", symbole de désordre, a donné la signification actuelle de notre expression.

Alain
Rey indique aussi le calembour "en mêlée" (donc "en désordre") pour
"emmêlé", puisque l'expression s'applique aujourd'hui principalement au
système pileux, cheveux, sourcils ou barbe.

[1] Mais quel est
réellement le bon sens quand on sait qu'Alphonse Daudet indiquait que
les hommes mariés et les gendarmes portaient le bicorne en bataille
alors que les célibataires ou veufs le portaient en colonne ? Les expressions françaises décortiquées - Page 2 B8kf02Vmcg
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Message par Stofa Mer 13 Aoû 2008, 09:45

EXPRESSION
« Sucer jusqu'à l'os »

[SIGNIFICATION
Ruiner complètement.
Tirer un maximum de choses de quelqu'un ou quelque chose.

ORIGINE
Imaginez un gros alien muni d'une trompe suceuse à la manière d'une
très grosse mouche qui, une fois qu'il vous l'a collée dessus, vous
aspire entièrement la chair en quelques secondes jusqu'à ce qu'il ne
reste plus que les os : on peut dire qu'il vous aura laissé vraiment
démuni de tout, vie y compris, en vous suçant jusqu'à l'os.

C'est
depuis le début du XVIIe siècle que "jusqu'à l'os" signifie "à fond,
complètement". L'image est compréhensible : lorsque, comme l'alien
suce-cité, vous rongez une cuisse de poulet jusqu'à l'os, vous n'en
laissez vraiment plus rien de consommable, vous la mangez complètement.

Quant
à 'sucer', qu'il faut prendre ici au sens d'aspirer, c'est simplement
une autre image qui, cette fois, touche le portefeuille. Bien que, sauf
manie très particulière, on suce rarement des billets et des pièces de
monnaie[1], on peut imaginer que celui qui vous vidait votre
bourse en suçait, en aspirait le contenu, un peu comme la langue du
tamanoir [2] le fait avec les fourmis.

Le premier sens de l'expres​sion(également avec les verbes manger ou ronger) date aussi du XVIIe siècle.
Le
second sens est plus récent ; il couvre aussi le fait d'exploiter
quelqu'un ou quelque chose au maximum (comme un Romain autrefois avec
un esclave, par exemple, ou, aujourd'hui, les hommes avec les
ressources de la planète).

[1] Même si les Anglais sont très habiles dans le suce-pence.
[2]
À notre époque où le "politiquement correct" outrancier devient la
règle, où un chat doit être appelé un "félin de compagnie", et afin de
ne pas être taxé de raciste par quelques esprits mal tournés, peut-être
aurais-je du écrire 'tamadecouleur' ?


Il ne faut pas confondre cette expression avec la forme "avoir,
posséder jusqu'à l'os" où "l'os" est un euphémisme pour l'anus, lieu
bien connu pour symboliser la possession, au sens de domination.
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Message par Stofa Ven 15 Aoû 2008, 11:09

EXPRESSION
« Passer sur le billard »

Signification
Passer sur une table d'opération, se faire opérer.

Origine
Avez-vous noté que, lorsqu'un malade va se faire opérer, on ne lui
demande jamais de préciser au préalable s'il préfère le billard
français, sans trous, ou le billard américain, avec trous ?
Peut-être
est-ce simplement parce qu'on n'a jamais vu une opération se faire sans
trous... à part pour une opération arithmétique, ce qui n'est pas le
sujet ici.

Donc, lorsqu'on se fait faire des trous dans le corps
(trous annoncés, pas des trous de balles, en général inattendus), on
dit qu'on passe sur le billard.
D'où vient cette assimilation de la table d'opération à la table de billard, qui date du début du XXe siècle ?

À
l'origine, dès la fin du XIVe, le billard désignait le bâton qui
servait à jouer au jeux de billes et de boules, bâton d'abord recourbé
puis droit, devenu alors une queue.
Par métonymie, au XVIIe, le mot
s'est mis à désigner la table sur laquelle se pratiquaient certaines
formes de ces jeux, table rectangulaire et plate qui a fait ensuite
désigner aussi par 'billard' des terrains plats ou des routes bien
planes.

C'est cette dernière acception qui a fait que, pendant
la première guerre mondiale, selon Gaston Esnault, "monter sur le
billard", voulait dire sortir de sa tranchée pour aller sur le terrain
(plat) du combat, terrain où l'on risquait de trouver la mort[1]
tout autant, vu les conditions de travail de l'époque à proximité du
champ de bataille, que sur cette table aussi rectangulaire et plate
qu'un billard sur laquelle le soldat se faisait opérer après avoir été
blessé au combat.
Voilà pour une première probable origine.

Mais Claude Duneton en propose une autre.
En
effet, le billard a aussi désigné le lit sur lequel on fait l'amour, ce
qui est évident pour un esprit salace, puisque sur un billard il y a
également une queue et des boules. Et si on y fait l'amour, le billard
est donc un lieu où on jouit.
Il n'en aurait pas fallu beaucoup plus
à des plaisantins spécialistes de l'antiphrase pour désigner également
par 'billard' la table d'opération où, vu les techniques rudimentaires
d'anesthésie de l'époque, la 'jouissance' pouvait aussi être très
intense.

[1] Au XIXe siècle, 'mourir' se disait aussi en argot "dévisser son billard".

Compléments
S'il est souhaitable de ne passer que rapidement sur le billard, on
peut aussi "rester sur le billard", c'est-à-dire mourir sur la table
d'opération.Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Pensif_2
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Message par Stofa Sam 16 Aoû 2008, 15:04

EXPRESSION « Mener une vie de patachon »

Signification
Mener une vie de débauche.

Origine
La patache, conduite par le patachon, était la très inconfortable diligence des pauvres au XIXe siècle.

De
par son métier, son conducteur était réputé pour être toujours par
monts et par vaux, buvant sans modération à chacune des tavernes où il
s'arrêtait et pratiquant sans vergogne des activités que sa femme, s'il
en avait une, n'aurait pas aimé le voir faire.
Il menait donc une vie à la fois déréglée et agitée.
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Message par Stofa Mar 19 Aoû 2008, 16:24

EXPRESSION
« Au beau fixe »

Signification
Désigne la stabilité dans le bonheur, la réussite, les relations...

OrigineLes expressions françaises décortiquées - Page 2 Noir
Cette métaphore est d'origine météorologique alors que le "beau fixe"
désignait un beau temps stable, matérialisé par l'aiguille du baromètre
'fixée' sur la zone de beau temps.

Au
XIIIe siècle, 'fixe' a d'abord été utilisé en alchimie pour désigner un
gaz qu'on ne pouvait liquéfier. Au XIVe, et aujourd'hui encore, il
s'emploie pour qualifier ce qui ne change pas de position. C'est à
partir du XIXe qu'il prend également le sens de "établi de manière
durable" qu'on retrouve dans notre expression.Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Panthere
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Message par Stofa Jeu 28 Aoû 2008, 19:34

Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Smilies-4227 « Un (vieux) cheval de retour »

Signification
Un récidiviste (de retour au bagne ou à la prison)

Origine
Cette expression argotique, issue du monde des prisonniers, aurait
d'abord été popularisée dans ses mémoires par Vidocq, au XIXe siècle.

Il n'y a pas d'explication certaine sur son origine.

Selon
le Dictionnaire Quillet de la Langue Française, au sens propre, un
"cheval de retour" est un équidé qu'on ramène au lieu où il a été loué.

On
peut aussi se baser sur le fait qu'un cheval abandonné par son maître
(pour quelque raison que ce soit) a tendance à savoir revenir seul à
l'écurie, s'il n'en est pas trop éloigné. De là on peut le comparer au
truand invétéré qui, une fois libéré, sait parfaitement, en commettant
un nouveau crime, retrouver tout seul le chemin de la prison.

Mais
Gaston Esnault y voit plutôt une allusion au retour fréquent du truand
récidiviste au tribunal (avant de repasser par la case prison sans
toucher ses 20 000 francs). Il écrit "À vrai dire, c'est au tribunal
que le récidiviste, tel le cheval postier, est de retour. C'est sa
poste de départ".

Compléments
Par extension, cette expression s'applique aussi au politicien qui,
malgré toutes les casseroles qu'il traîne, les trahisons qu'il a
orchestré, les humiliations qu'il a subi, s'obstine et arrive quand
même à revenir sur le devant de la scène.Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Smilies-3961
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Message par Stofa Ven 29 Aoû 2008, 11:09

EXPRESSIONVLes expressions françaises décortiquées - Page 2 Smilies-4227
« Marcher à côté de ses pompes »

Signification
Faire n'importe quoi.
Être dans un état anormal (en train de rêver, mal réveillé, pas encore dégrisé, totalement déconcentré...).

Origine
En guise d'introduction de cette très courte explication, il n'est pas inutile de rappeler que les 'pompes', ici, désignent les chaussures.
Ce mot d'argot date de 1848 et provient à l'origine de vieilles chaussures prenant l'eau par la semelle et agissant donc comme des pompes aspirantes lorsqu'on marchait avec dans des flaques.

Cette expression qui daterait du XXe siècle est, bien entendu, une plaisanterie du même genre que "ne pas avoir les yeux en face des trous".
Elle n'a aucun lien avec la réalité dans notre univers cartésien. Bien sûr, quand on est dans un état anormal, on a tendance à se comporter de manière bizarre, à faire n'importe quoi. Mais de là à réellement "marcher à côté de ses pompes" !
Notez que cela permettrait quand même de moins user les chaussures.

Compléments
Ceux qui ont des problèmes de santé et qui considèrent la radiesthésie comme une solution possible, pourront s'entendre dire que leurs centres vitaux sont décalés par rapport à leur corps et se déplacent donc à côté.
Faut-il y voir un lien avec notre expression ?

Mots-clés
COTE, MARCHER,
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Message par Stofa Mar 23 Sep 2008, 15:18

Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Smilies-4227
"
Il y a anguille sous roche »



SIGNIFICATION

Il y a quelque chose de caché, une perfidie qui se prépare.
L'affaire n'est pas claire.



ORIGINE

Que les Guillaume qui sont dans la salle lèvent le doigt !
Ah, il y en a quand même pas mal. Eh bien savez-vous que votre prénom a été un temps symbole de ruse et de tromperie ?
Si
vous vous demandez pourquoi, peut-être aurez-vous perspicacement
remarqué que dans 'anguille' et 'Guillaume', on trouve 'guille'.

L'anguille
est un charognard qui vit surtout la nuit, car elle n'aime pas la
lumière. Dans la journée, elle a donc plutôt tendance à se cacher et le
dessous des rochers est incontestablement une bonne adresse.
C'est
pourquoi, à l'époque où ces animaux pullulaient et faisaient le bonheur
des gastronomes (ah, le fameux pâté d'anguilles du Moyen Âge !), il
n'était pas rare, en soulevant une pierre sous l'eau, de déloger une
anguille.
Notre expression correspond donc bien à une réalité.
Mais
c'est aussi une métaphore qui s'explique par d'autres voies, nettement
plus pénétrables que celles du Seigneur. Et c'est là que les Guillaume
vont comprendre.

Selon Pierre Guiraud, lexicographe
contemporain, dans "Les locutions françaises", le sens de tromperie
cachée viendrait du lien établi plus ou moins consciemment ou d'un jeu
de mots entre l'anguille et les deux formes de l'ancien verbe 'guiller'.

Le
premier, venu du hollandais et signifiant normalement 'fermenter' (à
propos de la bière), avait aussi le sens de "éviter le combat, se
faufiler", un peu comme l'anguille qui tente de s'échapper lorsque
quelqu'un cherche à l'attraper (mais n'est-ce pas le cas de tout animal
non domestique ?).
Le second 'guiller' vient du francique 'wigila'
("ruse, astuce") et signifiait 'tromper', d'où également la
dénomination de Guillaume pour suggérer la tromperie.
Enfin,
l'anguille était souvent assimilée à un serpent, animal fourbe s'il en
est (comme preuve absolument incontestable, il suffit de se rappeler du
"Aie confiance !" de Kaa dans le dessin animé "Le livre de la jungle").
Voilà
donc suffisamment d'ingrédients pour que notre pauvre anguille qui ne
demandait rien à personne devienne ainsi le symbole de la perfidie, la
tromperie, la fourberie.

Cette expression est attestée chez Rabelais en 1532, mais elle est probablement plus ancienne.Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Smilies-3961
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Message par Stofa Jeu 25 Sep 2008, 17:15

Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Smilies-4227 [ EXPRESSION ]
« Se mettre au vert »

[ SIGNIFICATION ]
Aller se reposer, se refaire à la campagne.
S'éloigner d'une situation ou d'un endroit stressant, dangereux, désagréable.

[ ORIGINE ]
Attention ! Qu'il soit bien clair que cette expression n'est en aucun cas un conseil à se mettre au verre et à picoler plus que de raison.
Elle ne s'adresse pas non plus aux poissons pour qu'ils s'attaquent goulûment aux asticots qui se tortillent de douleur, plantés qu'ils sont sur le hameçon du pêcheur.

Cette expression nous vient du XIXe siècle, mais c'est déjà dès le XVIe que le 'vert' désigne les prés, la campagne, la nature qui, pour les citadins (mais certainement pas pour les paysans de l'époque) était un endroit où il faisait bon se reposer, s'éloigner des soucis de la vie de tous les jours, souffler les pissenlits, effeuiller les marguerites, copuler dans la paille... toutes activités pleines d'insouciance.

Par extension, le 'vert' a aussi désigné un endroit lointain ou discret permettant de s'éloigner, pour quelque raison que ce soit, d'une situation désagréable ou dangereuse. C'est ainsi que, dans le milieu des truands, se mettre au vert peut aussi signifier s'éloigner de problèmes potentiels afin de se faire oublier, au moins un temps.

[ COMPLEMENTS ]
"mettre un cheval au vert" c'est le mettre dans un pré, pour qu'il puisse manger du fourrage frais.
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Message par Stofa Ven 26 Sep 2008, 11:05

EXPRESSION ] Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Smilies-4227
« Pour de bon »

[ SIGNIFICATION ]
Véritablement

[ ORIGINE ]
Le mot 'bon' nous vient du latin 'bonus' (oui, comme celui associé au malus cher à nos assurances !).
Au fil du temps, il a pris de nombreuses significations parmi lesquelles on trouve vertueux, fort, courageux, avisé, efficace ou encore agréable.
Il a également eu le sens de cher ou de beaucoup dans "vendre bon" ou "coûter bon" qui a donné notre "coûter bonbon" moderne.

C'est vers le XVIIe siècle qu'il signifie également 'sérieusement' ou 'véritablement' dans l'expression "tout à bon", devenue un siècle plus tard "tout de bon", remplacée ensuite par "pour tout de bon" et encore par notre pour de bon.
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Message par Stofa Sam 27 Sep 2008, 17:27

Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Smilies-4227
« La course à l'échalote »

[ SIGNIFICATION ]
Action qui consiste à forcer quelqu'un à courir ou partir en le tenant par le col et par le fond du pantalon.

Se dit maintenant d'une compétition (électorale, hiérarchique...), parfois puérile, où tous les moyens sont bons pour arriver le premier.

[ ORIGINE ]
La date d'apparition de cette expression n'est pas connue, mais elle est citée, dans son sens premier, par Robert Sabatier dans 'Trois sucettes à la menthe', ce qui voudrait dire qu'elle existait déjà vers 1930.

Dans le sens initial, le fait d'attraper quelqu'un par le fond du pantalon, c'est aussi le tenir par la 'peau des fesses'.
Or, en argot, l'oignon désigne la fesse, le cul ou l'anus ('occupe-toi de tes oignons !'). Comme, dans les plaisanteries populaires, il était facile de remplacer l'oignon par l'échalote, on explique comment cette expression a pu naître.

[ COMPLEMENTS ]
Au sens actuel, les élections présidentielles permettent de vivre de nombreuses courses à l'échalote au sein des principaux partis politiques, pour savoir qui sera intronisé candidat de chaque parti.

[ MOTS-CLES ]
COURSE, ECHALOTE
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Message par Stofa Dim 28 Sep 2008, 09:57

Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Smilies-4227
« Avoir l'oeil (sur quelqu'un) / Avoir (tenir) quelqu'un à l'oeil »

[ SIGNIFICATION ]
Surveiller quelqu'un avec attention.

[ ORIGINE ]
Tous ceux qui ont eu des enfants turbulents et qui les ont emmenés dans un commerce d'objets fragiles (de la vaisselle, par exemple), savent bien ce que c'est que de tenir ses enfants à l'oeil.

Ici, une fois n'est pas coutume et pour reposer ceux qui sont prudes et savent néanmoins que l'oeil désigne aussi autre chose en argot, nous avons bien affaire à l'organe de la vision.

Le sens de l'expression est aisément compréhensible, elle ne contient aucun jeu de mots ou sous-entendu : c'est en ayant toujours au moins un oeil tourné en direction du sujet à surveiller qu'on peut suivre ce qu'il fait et limiter les catastrophes.
La chose se complique nettement quand il faut contrôler deux enfants qui sont dans deux directions opposées...

La version avoir/tenir quelqu'un à l'oeil semble récente, mais elle reprend une forme du XVe siècle, "tenir l'oeil" qui voulait dire 'surveiller'.
Pour la forme avoir l'oeil, au XIVe siècle, on disait "avoir l'oeil à quelqu'un", au XVe, c'était "avoir l'oeil' mais soit sans complément, soit avec "après quelqu'un".
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Message par Stofa Mar 30 Sep 2008, 09:57

[ EXPRESSION ]
« Faire boule de neige »

[ SIGNIFICATION ]
Prendre des proportions de plus en plus importantes (à propos d'un évènement, d'un phénomène)

[ ORIGINE ]
Si vous avez déjà vu de la neige en assez grande quantité, vous avez probablement tenté de faire un bonhomme de neige.
Et vous savez que, pour ce faire, il suffit, en partant d'une petite boule (facile à faire car la neige s'agglomère aisément), de la rouler sur le parterre de neige pour que la partie de celui-ci qui est au contact direct de la boule s'y accroche de ses petits flocons musclés et que, au fur et à mesure de l'avancement, votre petite boule initiale se transforme en une très grosse.

Notre expression, qui daterait du XIXe siècle, est donc une simple métaphore qui reprend cette facilité qu'il y a à faire prendre des proportions de plus en plus importantes à une boule de neige.
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Les expressions françaises décortiquées - Page 2 Empty La problématique de l'usage

Message par amilkar33 Dim 11 Jan 2009, 12:24

chers amis,

Je remercie l'effort si déployé par Stofa et les remarques de Christine mais j'aimerais vous soumettre une réflexion sur ces expression:

Quel est le dégré d'usage actuel ( les années 90 jusqu'à 2009) dans la population française et francophone car certaines structures linguistiques et formule sont "momifiées" et ne dépassent guère les pages du dictionnaire.

J'ai pu aborder le romancier Yann Queffélec et françoise chandernagor( je les traduis en langue arabe) Osmose et l'air du temps; et je découvre à ma surprise un enrichissement intense de la phrase française par des tounures délicates et une poétique du quotidien.( je n'ai jamais rencontré "mettre la poudre à ...) par exemple...

L'usage contemporain et actuel égale-t-il l'usage classique?
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Message par Invité Dim 11 Jan 2009, 23:13

Amilkar pour faire réponse à ta remarque, , moi non plus je n'ai jamais rencontré l'expression "mettre la poudre à....)

Par contre il existe ces expressions françaises :

Jeter de la poudre aux yeux, chercher à faire illusion.
Mettre le feu aux poudres, déclencher, faire éclater un conflit jusqu'alors larvé.
N'avoir pas inventé la poudre, être peu intelligent.
Se répandre comme une traînée de poudre, en parlant d'une rumeur, se répandre très rapidement: La nouvelle de son remariage s'est répandue comme une traînée de poudre.

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Message par Siniorina Mer 01 Nov 2017, 12:35

En voilà une bonne idée de futur article en effet On lit un peu tout et parfois son contraire sur le sujet !
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